
bytère ; les voûtes en sont élevées ; Port
voit à leur naissance diverses cavités, qui
imitent des portes et des fenêtres gothiques.
De grandes et larges stalactites semblent
se déployer ici en manière de draperie
et de rideaux, et descendent du
haut des voûtes sur des parties saillantes
de rochers d’un effet très-piquant. Le pavé
sur lequel on marche est assez égal, c’est
le rocher en mature, recouvert de tems
en tems de quelques stalagmites : l’on croit
être ici dans une immense église gothique*
A mesure qu’on entre le conducteur fait
6igne à tous avec la main et d’un geste expressif
de garder le silence , comme pour
inspirer du respect : il recommande surtout
à chacun, et à voix très basse, de
ne regarder derrière soi que lorsqu’il en
sera tems et lorsqu’il avertira. Il réunit
alors son monde en groupe, se met en
avant en les regardant en face, et marche
à reculons comme s’il commandoit l’exercice.
Il ne cesse alors de faire des signes
et des gestes pour occuper lui seul toute
l ’attention. Il prie la compagnie de porter
toujours la vue sur lui, de peur qu’on
ne soit tenté de regarder derrière soi.
Enfin, lorsqu’on est arrivé de cette manière
presqu’à l’extrémité de la caverne,
il arrête son monde : l’on entend alors
des voix douces et harmonieuses qui partent
du haut des voûtes, on tourne involontairement
la tête pour voir d’où, viennent
ces voix angéliques, et l’on apper-
çoit derrière soi dans le lointain, et dans
une niche naturelle creusée dans le rocher
, a quarante-huit pieds de hauteur,
cinq figures vêtues de blanc, immobiles
comme des termes, tenant une lumière à
chaque main , et chantant en partie un air
superbe et mélodieux sur des paroles de
Sakespear.
L’on voit que M. J. Hall faisoit jouer
les grandes machines en notre faveur} il
étoit ravi de notre surprise et triomphoit
de notre étonnement. En effet , cette
scène inattendue fit une impression très-
vive et en même tems très - agréable sur
nous j elle a voit un caractère touchant et
mélancolique , qui tenoit moins peut-être
au chant et aux paroles qu’au lieu profond
et reculé qui nous séparoit du reste
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