tent le caffé, les tartines, le beurre, le
lait et le thé ; l’on fait après cela de la musique
, on converse, on lit les nouvelles
quoiqu’anciennes , on se promène si le
tems le permet ; enfin, la journée est
promptement écoulée.- Mais ce qu’il y a
peut-être d’un peu pénible , c’est qu’à dix
heures du soir il faut se remettre à table
et assister jusqu’à minuit à un souper,
dans le même genre à peu près que le
dîner, et non moins abondant.
Telle est la vie que l’on mène dans un
pays où il n’y a pas un chemin, pas un
arbre , où les montagnes ne sont couvertes
que de bruyères, où il pleut huit
mois de l’année, et où la mer, toujours
agitée, semble être dans de perpétuelles
convulsions.
L’hiver n’est froid que deux mois aux
Hébrides, et la neige n’y séjourne que
peu de tems ; mais les vents et les pluies
y régnent la plus grande partie de l’année
; aussi ni le froment ni le seigle ne peuvent
y réussir ; l’orge et l’avoine y viennent
et se recueillent au mois d’octobre.
Mais on est obligé d’en faire sécher le
grain dans des étuves, sans quoi il germe-
roit et ne pourroit se moudre.
La plus grande partie de l’orge est mise
en fermentation et distillée, pour en retirer
une liqueur spiritueuse qui fait leur
délice , c’est le whisky. La farine d’avoine
sert à fairè des galettes.
L’île de Mnll n’a guère plus de vingt
à vingt-deux milles anglois de longueur ,
sur quinze à seize de largeur ; le mille
est appelé dans les Hebrides, scocs. Il
n’existe aucune apparence de village régulièrement
bâti ; les maisons sont presque
toujours isolées, soit sur la cote, soit
dans l’intérieur de l’île ; elles sont construites
avec des blocs irréguliers de basalte
, disposés, sans beaucoup d’ordre, en
murs d’une grande épaisseur ; car les matériaux
de cette espèce sont communs et
toujours à portée des constructions. L’éle-
vation de ces rnurs n’a guère plus de cinq
pieds , et l’entrée est si basse qu’elle n’a,
pour l’ordinaire , que trois pieds. Les insulaires
un peu dans l’aisance y adaptent
une porte ; mais la plupart savent s’en
passer. Le comble est souvent recouvert en
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