qu’il me communiqua alors, et dans lequel
je vis des articles qui avoient rapport à
l ’économie rurale, au commerce et même
k un fait physique très - curieux relatif à
un mouvement de flux et de reflux très-
extraordinaire qu’avoit éprouvé le lac
Tay. J’en avois déjà entendu parler chez le
duc d’Argille à Inverari. M. de Bombelles
étant à portée de ce lac , chez le comte
de Breadal-Bane, y avoit pris à ce sujet
toutes les instructions qu’il avoit pu se
procurer. Je joins ici la note qu’il me communiqua
, parce que, devant me rendre sur
les lieux le lendemain , elle me servit de
renseignement.
« Le 1 a septembre ( 1784 ) , au matin
« entre huit et neuf heures, les eaux de
« la partie orientale du lac Tay se sont
« retirées de leurs bords ordinaires de
« plus de trois cents pieds, et cette par-
« tie où l’eau est communément de trois
« pieds de hauteur s’est trouvée entière-
« ment à sec. Les eaux qui venoient de
« l’abandonner se sont refoulées vers
te l’ouest, et rencontrant alors une autre
« vague qui les heurtoit, elles se sontéle-
« vées avec violence et en se couvrant
« d’écume : leur hauteur est devenue de
« plus de quatre pieds. La réunion des
« eaux parties de deux directions diffé-
« rentes , n’a plus formé qu’une seule
« grande vague qui, s’avançant vers le
« midi, toujours à plus de quatre pieds
« au-dessus du niveau du lac, s’est sou-
« tenue dans cet état pendant près de dix
«c rniùutes. Ensuite, cette espèce de ma-
« rée a été une heure et demie à dimi-
« nuer, jusqu’à ce qu’elle ait disparue.
« Ce qu’il y a de singulier, c’est que pence
dant la durée de ce phénomène le tems
«c étoit parfaitement beau , et l’air entiè-
« rement calme ; on ne s’est apperçu de
« rien à l’autre bout du lac. Deux jours
«c ensuite , on a observé le même fait ; mais
«une heure plus tard et d’une manière
« moins marquée. » Note extraite du
Journal de M. de Bombelles , g octobre
M. de Bombelles (1) suivit la route d’In-
(1) C’est le même q u i , peu de tems après, fut nommé
Ambassadeur en Portugal.