La route qui mène au moulin et qui forme
une chaussée naturelle sur laquelle les
charrettes peuvent passer, est établie sur
le rocher, qui est entièrement à nu dans
ce bas fond. C’est un peu au-dessus du
moulin que le chemin est traversé par une
couche de toadstone de quelques pieds
d épaisseur , dont la couleur noire tranche
vivement sur la couleur grise de la pierre
calcaire.
Cette couche ’de toadstone est celle que
le docteur Pearson a fait figurer, comme
' alternant avec des bancs calcaires ; mais
en 1 examinant avec attention, je fis observer
a ce naturaliste combien il étoit
difficile de décider si c’étoit ici une véritable
couche plutôt qu’une sorte de filon ;
car les grands affaissemens que les deux
collines calcaires ont éprouvées , la terre
végétale qui les recouvre en général, ne
permettent guère de prononcer avec certitude
sur la disposition exacte et primitive
des bancs calcaires.
Lorsqu’on examine le toadstone dans les
parties où il est en évidence, l’on voit qu’il
coupe plutôt transversalement les couches
calcaires qu’il ne les suit ; ce qui détrui-
roit, si la chose étoit bien démontrée ,
l ’hypothèse du docteur sur la stratification
des couches calcaires , alternant avec le
toadstone.
En effet, lorsqu’on observe avec attention
la petite vallée, ou plutôt l ’espèce
d enceinte formée par raffaissement des
deux collines calcaires, au milieu de laquelle
coule la rivière de Wye , l’on est
porté à croire qu’une révolution postérieure
a celle qui a donné lieu à d’aussi
grands déplacemens, est venu combler par
des dépôts et des alluvions secondaires les
disruptions, les cavités et les fissures formées
par l’ébranlement et la chûte de ces
énormes masses.
Je soumettois ces réflexions à l’examen
du docteur Pearson, et je lui disois que
mes conjectures auroient une plus grande
vraisemblance si nous pouvions trouver au
fond de la vallée le toadstone en masse,
superposé sur la roche calcaire.
En lui faisant ces observations, je por-
tois mes regards sur une petite île de forme
oblongue, située au centre même de l’em