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nement il doit y en avoir eu beaucoup ; il
est facile d’en juger par les tourbières ;
car lorsqu’on fouille les meilleures à une
certaine profondeur, il est rare qu’on ne
rencontre pas des racines et des souches
de hêtres, de pins et de bouleaux. Je croîs
même que si l’on vouloit se donner la peine
de faire des plantations en arbres verts
ou en bouleaux, elles réussiroient ; j ’èn
juge par un petit bosquet que j ’ai vu près
d’Ahsnacregs , à une extrémité de l’île dans
la partie opposée à celle de Torloisk.
Le sol et les montagnes sont, en général
, couvertes de bruyères et de gazon.
La marée monte fort haut dans ces parages,
et les bords de la mer abondent en
varech 3 qu’on brûle depuis quelque tems
pour en retirer del’alkali, que les commer-
çans de Glasgow viennent acheter ; mais
cet objet utile d’industrie est exclusivement
réservé aux seigneurs ou à quelques
riches propriétaires. On se sert avec succès
de ce varech, lorsqu’il est frais, pour
amender les terres.
Mull vend chaque année environ mille
cinq cents boeufs noirs ; et comme ils sont
fort petits, on ne les paie qu’environ trois
livres sterling par tête.
Des troupeaux d’Ecosse, et en particulier
de ceux de l ’ île de JVLull,
Comme j ’ai été à portée de prendre sur
les lieux des renseignemens exacts à ce
sujet, je vais les rapporter ici le plus suc-'
cintement qu’il me sera possible, dans l’intention
d’être utile à ceux qui s’occupent
de cet objet important d’économie.
On n’a que deux espèces de moutons
dans les montagnes d’Ecos^ et dans les
Hébrides : ceux du pays, qui sont petits ,
mais de très-bonne qualité, et une race
venue d’Angleterre , beaucoup plus grosse
, qu’on appelle moutons anglois.
Les moutons écossois ont une laine bien
supérieure à celle des moutons anglois ;
elle est même d’une finesse qui approche
de celle des laines d’Espagne ; mais beaucoup
de gens donnent la préférence aux
moutons anglois, en ce qu’ils ont deux
fois plus de toison que les moutons écossois
, et qu’ils sont plus forts en chair et