térieur de cette ruine antique 3 l’on éprouve
alors une vire curiosité, mêlée d’incertitude
, sur la nature de l’objet qu’on
voit. Telles sont les sensations que j ’ai
éprouvées, ainsi que mes compagnons,
la première fois que nous sommes allés
reconnoître ce lieu remarquable, nous le
prenions, même de très-près, pour un
monument de l’art.
Ce n’est cependant ici que l’ouvrage de
la nature, et un des plus extraordinaires
produits des incendies souterrains ; non
moins étonnant peut-être, dans son genre,
que celui qui a donné naissance à la grotte
dje Fingal.
J’ai dit qu’une roche basaltique noire,
coupée à pic, et décrivant naturellement
un arc de cercle, forme le fond du cirque.
Un grand mur , parfaitement d’à
plomb, forme le restant de l ’enceinte.
C’est ce mur étonn^ant qui doit fixer ici
toute notre attention : sa longueur est de
quatre - vingt - neuf pieds ; il est parfaitement
droit , et uniquement composé
de prismes de basalte noir de la même
longueur, et placés horisontalement les
uns sur les autres ; c’est - à - dire, que
tous ces prismes, bien conserves et bien
égaux, appuyés les uns sur les autres,
forment l’épaisseur de cette muraille ,
isolée de part et d’autre j elle a ses pa-
remens bien unis, et se soutient très-
bien sur elle-même, sans arc-boutant
ni contrefort, quoique son élévation excède
vingt-cinq pieds 5 elle appuie seulement
, par son extrémité nord, contre un
des avant - corps du rocher volcanique ,
qui forme le fond circulaire de l’amphithéâtre.
Une brèche de quatorze pieds quatre
pouces dans le bas, c’est-à-dire, depuis
le rez-de-chaussée , et de quarante-deux
pieds vers le haut, se remarque presque
au milieu de la muraille ; elle forme un
grand angle obtus , et donne un aspect de
ruine très-pittoresque à l’ensemble du cirque.
Cette brèche est probablement l ’ouvrage
de quelque tremblement de terre.
J’ai compté dans l’intérieur quarante des
prismes qui paroissent lui avoir appartenu
, et trente-neuf en dehors ; mais ce
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