
i 3a V o y a g e e n E c o s s e
J’ai cité dans le même ouvrage , que j’ai
publié-en 1784, sur la minéralogie des
volcans, un exemple journalier de cette
surcalcination , opérée même par l’art. On
construit en Vivarais , et même sur l’autre
rive du Rhône près de Montelimar, des
fours à chaux, dont le revêtement intérieur
est en lave basaltique très - noire et
très-dure 5 le feu de charbon de terre avec
lequel on alimente journellement ces fours,
« noir de la plus belle conservation , quoique la lave soit elle-
« même entièrement cbangée en matière argileuse tendre et
<c savonneuse. » Minéralogie des volcans, page 3g5 , N ° . io f
in-8°. Paris 1784.
Je dois ajouter ic i , qu’en disant que la lave est cbangée
en matière argileuse ; je n’ai point prétendu que la lave passa
à l’état de véritable argile, j’ai eu simplement intention de
dire que la lave ainsi altérée a les caractères extérieurs des argiles
; c ’est-à-dire, qu’elle est tendre, terreuse, douce au
toueber. Je suis bien aise de m’expliquer à ce sujet; car quelques
naturalistes , qui ont écrit sur les volcans, ont pris ces
matières pour des véritables argiles, en les considérant, non
comme des laves terriffiées , mais comme des argiles en place,
cuites par les feux souterrains ; mais dans ces occasions , les
schcrls, les chrysolites, les zéolites , et même des noyaux de
laves poreuses qu’on y trouve encastrés , lèvent tous les doutes
sur l’identité de ces laves altérées avec celles qui les avoi-
sinent, ou le plus souvent les recouvrent, ou qui alternent avec
d’autre», et qui sont intactes.
a bientôt vitrifié toute la surface intérieure
, qui ne forme alors qu’une seule pièce $
mais la vitrification ne pénètre pas à plus
de quatre à cinq lignes, dans ces blocs de
lave qui ont plusieurs pieds d’épaisseur :
il arrive alors que la partie recouverte
par le verre, participant à une chaleur
un peu moindre, finit à la longue par se
surcalciner ; sa couleur, passe alors au
rouge, sa dureté se perd, et l’on voit
très - distinctement dans l’épaisseur de
ces laves, lorsqu’on détruit ou qu’on re-
pare ces fours à chaux, l’action graduelle
qu’a exercé un feu aussi vif et aussi long-
tems soutenu. On voudra bien excuser cette
digression , qui n’est pas étrangère au
sujet.
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