dation pour le docteur Withering , traducteur
de la Scia graphie de JBergmann p amateur
de chimie et de botanique ; nous nous
empressâmes le lendemain d’aller le voir
pour les lui remettre : il habite une belle
maison, meublée avec autant d’élégance
que de goût. Nous prîmes du thé chez lui,
avec des dames aussi aimables que jolies ;
et pour comble de bonne fortune, nous
rencontrâmes chez lui une personne du plus
rare mérite, M. Watt, un des hommes les
plus savans de l’Angleterre pour la mécanique
, et qui a d’ailleurs des connoissan-
ces en chimie et dans la haute physique.
Birmingham est une des villes les plus
curieuses de l’Angleterre, par l’activité de
ses manufactures et de son commerce. Si
l ’on veut voir d’un seul coup-d’oeil la réunion
la plus nombreuse et la plus variée ,
d’une multitude d’arts d’utilité, d’agrément
et de luxe , c’est ici qu’il faut se
rendre.
Là tous les moyens de l’industrie, soutenus
par le génie de l’invention, et par
des connoissances mécaniques dans tous
les genres, se sont tournés du côté des
arts, et semblent s’être donné la main
pour concourir respectivement à la perfection
les uns des autres.
Je sais que quelques voyageurs, qui ne
se sont pas donnés la peine de réfléchir sur
l’importance et l’avantage de ces sortes de
manufactures dans un pays tel que l’Angleterre
, ont désapprouvé la plupart de
ces établissemens d’industrie et d’utilité j
je sais qu’un Anglois lui-même, qui n’a-
voit jeté qu’un coup-d’oeil rapide, je di-
rois preque inconsidéré, sur ces magnifiques
établissemens, William Gilpin, a dit
qu’il étoit difficile à l’oeil de se plaire long-
tems au centre de tant d’arts frivoles, lorsqu’on
voit cent hommes dont les travaux
sont bornés à faire une tabatière (i). Mais
outre que la chose est exagérée et mal vue ,
c’est que Gilpin n’avoit pas daigné porter
ses regards sur ces vastes atteliers où l’on
fabrique les pompes à vapeurs, ces machines
étonnantes dont le perfectionnement
fait tant honneur auX talens et aux con-
(1) Voyage pittoresque en Angleterre , par William Gilpin
, tome I , page io5 de la traduction françoise.