déjeuner dans les maisons opulentes des
îles , consiste en galettes de farine d’orge,
toujours sans levain, cuites de la même
manière que les précédentes ; mais en feuillets
si minces , qu’en y étendant du beurre,
on a la facilité de les ployer ensuite en
plusieurs doubles ; ce qui n’est pas indifférent
pour les amateurs de ces sortes de
friandises.
A dix heures du matin, la cloche an-
nonçoit le déjeûner : chacun, se rendoit
dans le sallon , ou l’on trouvoit un feu
de tourbe mêlé de charbon de terre, une
table proprement servie, couverte des plats
suivans:
Des tranches de boeuf fumé ;
Du fromage du pays, et du fromage
d’Angleterre dans des coffrets de bois d’acajou
;
Des oeufs frais ;
Du hachis de harengs salés ;
Du beurre, j
Du lait et de la crème ;
De la bouillie de farine d’avoine cuite
à l’eau : on mange cette bouillie épaisse
en plongeant alternativement chaque ceuillerée
lerée dans de la crème qui est toujours à
côté ;
Du lait mêlé avec des jaunes d’oeufs, du
sucré et du rhum ; l’on boit ce singulier
mélange froid et sans avoir été cuit ;
De la confiture de groseilles ;
De la confiture de myrtil, fruit sauvage
qui croit dans les bruyères ;
Du thé ;
Du caffé ;
Des trois espèces de pain dont j’ai parlé ,
Et du rhum de la Jamaïque.
Telle est la manière dont la table de M.
Mac Liane étoit servie tous les matins à
déjeûner pendant le séjour que nous fîmes
chez lu i; c’étoit toujours la même abondance
, et je n’apperçus, en général * de
différence que dans la plus ou la moins
grande variété de plats (1).
(1) Knox , qui avoit plus fréquenté les Higlandois du continent
que ceux des îles, donne les détails suivans Sur le déjeuner
des gens riches :
« Un petit verre de whisky, de genièvre> de rhum ou
« d’eau-de-vie pure, dans laquelle on a mis infuser de petites
« baies qui croissent au milieu des bruyères ; de petits pains à
Tome IL F