g 6 V o y a g e e n E c o s s e
Lorsqu’un pâturage contigu est d’une
grande étendue , un berger et deux chiens
suffisent pour quinze cents bêtes ; mais
lorsque le pâturage est moins considérable
et que l’on veut faire manger l’herbe plus
régulièrement, il faut un berger et deux
chiens pour huit cents bêtes.
Dix-neuf à vingt beliers suffisent à huit
cents brebis. Chaque berger vient coucher
tous les soirs dans une cabane construite
en pierres à demeure, dans le centre a peu
près de l’emplacement du pâturage.
Les moutons et brebis sont exempts de
toutes maladies à l’exception de deux, la
pluresie, qui est rare , et l’étourdissement
qui fait tourner les moutons , et les tue
toujours i cette maladie est malheureusement
assez commune et attaque des be-
tes qui sembloient jouir de la meilleure
santé (1).
( i) Cette maladie est la même que celle connue en Toscane
sous le nom de folie : les moutons qui en sont attaqués,
et qu’on appelle dans plusieurs parties de la France moutons
lourds, montons imbéciles, marchent eh chancellant de côté
et d’autre. «Une remarque intéressante , dit l’abbé Fontanà,
« dans une lettre à ce sujet adressée à M- Darcet, et irisé-
On
On ne donne jamais de sel aux moutons
dans les Hébrides, quoiqu’on sache cependant
qu’il leur seroit utile ; mais les
troupeaux étant fort nombreux, et le sel
assez cher à cause des droits et du transport,
cette dépense seroit trop considérable
; sans cela les habitans en feroient
usage pour les bêtes à laine ; car ils ont
très-bien reconnu que les boeufs et les vaches
qui pâturent sur des herbages que
la mer baigne, se portent très-bien, qu’ils
« rée dans le Journal de physique, tome I , page 227 ,178 4 ,
« c ’est que les moutons qui en sont attaqués tombent ordi-
•c nairement sur le cô té , et que la vessie, qui l’occasionne ,
a se trouve au cerveau dans le lobe du côté opposé à celui
« sur lequel ils tombent. Cette observation s’est trouvée con-
k firmée dans tous les animaux , qui tomboient constamment
« sur le même côté, » Le célèbre physicien de Toscane, après
plusieurs expériences microscopiques, faites sur la liqueur
contenue dans ces vessies ou idalides du cerveau des moutons,
conclut que les globules qui flottent dans cette liqueur sont
devrais animaux. « Cette vérité nouvelle et singulière, dit
« ce savant, pourroit donner des lumières sur quelques ma-
« ladies du cerveau de l ’homme, même sur la folie, puis-
« qu’on a trouvé des vessies grosses comme un pois, et plus
« grosses encore dans le cerveau des personnes qui sont mor*
« tes de cette maladie si terrible et si humiliante pour l’hom-
« me. » Page du même mémoire.
Tome II. G