ques ravines qui en dépendent, où la roche
est un peu à découvert.
A mesure qu’on approche de Torloisk,
à la distance environ de trois milles du
château , on trouve' des montagnes entièrement
volcaniques, qui ont au moins
deux cent cinquante toises de hauteur :
on est fort étonné , en parcourant leur
sommet, d’y rencontrer quelques gros
blocs de granit, roulés et en partie arrondis,
isolés , reposant sur la matière volcanique
, avec laquelle il n’ont aucune
adhésion , ayant été évidemment transportés
ici par l ’effet de quelque grande révolution
; car des corps adventifs de cette
espèce, et d’un aussi gros volume , sur
des montagnes et dans une île où il n’y a
aucun rocher de granit, annoncent incontestablement
qu’une force majeure les
y a déposés.
Des explosions volcaniques , par exemple
, à l’époque où de grands embrasemens
ont dévasté ces contrées, et formé ces
groupes d’îles qui paroissent avoir la même
origine , ont pu projeter ces noyaux
enlevés des carrières granitiques qui existent
peut - être à de grandes profondeurs
sous ces antiques volcans.
Il est dans l’ordre des choses possibles
encore que les parties élevées de ces montagnes
où l’on voit actuellement les blocs
de granit, ne fussent point alors un
sommet élevé , mais bien un fond de
mer, où les courans faisoient rouler des
blocs granitiques qu’ils entraînoient de
loin 5 il est possible, dis-je, que dans ces
circonstances des explosions souterraines,
aussi terribles que celles qui eurent le
pouvoir d’élever l’île de Santorini dans
l’Archipel , ou le Monte - Novo dans
l’Italie, aient également soulevé ce fond
de mer, et en aient fait un pic volcanique.
Enfin , si la chose paroît plus plausible
à quelques - uns, on peut avoir recours
aux époques de ces grandes et antiques
révolutions où des montagnes plus
élevées encore se sont trouvées entièrement
submergées j ce qui ne sauroit être révoqué
en doute, puisque l’on trouve, en
grande abondance , des corps marins dans
des bancs de pierre calcaire ou dans des