qui le feu donnera ensuite une grande
consistance.
Les physiciens et les chymistes savent
très-bien que le charbon est un des plus
mauvais conducteurs de la chaleur $ les ou-
vriei s , tels que les fondeurs , les forgerons
et autres, ont appris, par une longue pra-
t iq u e , qu’ils se sont transmis de père en
f i ls , a faire usage de poussière de charbon
dans plusieurs circonstances , où
ils en tirent le plus grand parti pour
leurs opérations, sans se douter de la manière
dont agit cette poussière , qui produit
, dans ces circonstances, les effets
les plus avantageux , moins comme combustible
que comme mauvais conducteur
de la chaleur, ou plutôt comme corps qui
la r e t ien t , la concentre et l ’empêche de
fuir et de se déperdre par les côtés envi-
ronnans.
J ’ai cru que les détails que je viens de
donner ne seroient pas inutiles aux arts ,
et que ceux qui les cultivent et qui aiment
cette partie, pourront en faire des applications
heureuses : ces motifs doivent excuser
les longueurs de cet article.
J’eus
J’eus occasion de voir aussi plusieurs
fois John Aitken , professeur particulier
d’anatomie à Edinburgh ; il me fit voir
diverses machines ingénieuses de son invention
, entre autres, un instrument propre
à faciliter les accouchemens laborieux,
qui n’a rien d’effrayant ni de dangereux,
car l’inventeur a cherché à se rapprocher
de la nature le plus qu’il lui a été
possible.
Cet instrument peut être comparé à une
main un peu alongée, mince, et qu’on introduit
toute ouverte, sans gêne ni compression
violente , dans le sein de la mère.
Placée et appuyée contre l’enfant, cette
main artificielle , ou plutôt l’instrument
qui en fait les fonctions, et qui est garnie
d’une peau très-douce, se reploie lentement
sur elle-meme, au moyen d’une vis
de rappel établie dans le manche , et qu’on
fait agir par un mouvement graduel , pres-
qu’insensible, au point où l’on désire de
fixer cette espèce de main ; alors, à l’aide
de ce point d’appui et de la main
droite de l'accoucheur, on peut délivrer
beaucoup plus facilement une femme que
Tome I I . s