Ce J. Hall a trouvé dans ce préambule
un mode adroit de taxer son monde, mais
il faut lui rendre justice, il est actif,, pré-
venant, va an-devant de toutes les questions
, fait les demandes et les réponses,
les plus minutieux détails ne lui échappent
jamais sur les objets qu’il regarde
comme dignes de remarque ; en un mot, il
sait sa leçon , et la récite avec une importante
gravite, quelquefois même avec une
sorte d enthousiasme propres à lui concilier
1 attention de ceux qui sont sous sa
sauve garde dans cet antre ténébreux. Une
compagnie d’Anglois se joignit à nous.
ÎSous entrâmes d’abord dans le premier
vestibule , éclairé par le jour qui pénètre
par 1 ouverture ; il a quarante-deux pieds
de hauteur , cent vingt pieds de largeur
et deux cent soixante-dix pieds de profondeur.
La clarté dans ce vaste emplacement
conserve sa force à l’entrée , s’affoiblit
graduellement à mesure que les voûtes
s’enfoncent, ou que les avant-corps forr
ment des salies plus ou moins avancés j cet
effet est d’autant plus piquant, que ce tableau
est animé par deux atteliers, l’un
de corderie, l’autre de lacets et de rubans
de fil, établis dans l’intérieur même
du vestibule.
Tout est en action, tout est en mouvement
dans ce lieu en apparence si solitaire.
L’on voit d’une part de jeunes filles tourner
_ des roues plus ou moins grandes, ployer des
rubans, devider et chanter en même tems,
tandis que des hommes filent des cordes, façonnent
des cables ou les arrangent en cercle.
Ce qu’il y a de bien extraordinaire encore
, c’est que deux maisons, en face l’une
de l’autre, sont construites dans cet antre
souterrain, qu’elles sont isolées et nullement
appuyées contre le rocher , qu’elles
ont des toits, des cheminées , des portes
et des fenêtres, et qu’elles sont habitées
par plusieurs ménagés.
On ne sauroit concevoir l’effet que produit
ce tableau , et l’impression qu’on
éprouve en voyant deux maisons construites
dans une caverne. Bientôt nous fûmes
entourés de plusieurs groupes de jeunes
personnes parmi lesquelles il s’en trou-
voit de très-jolies.
Comme il paroît que J. Hall cède ici la