une sorte d’étranglement vers le milieu^
qui leur donne l’apparence de deux perles
reunies ; enfin , il y en a qui sont un
peu coniques 5 toutes, en général, sont
assez grosses, et de couleur fauve ou brune
; la partie ou le bout qui correspond
dans la coquille à la nacre, a participé
de ce suc brillant, de manière que ce disque
nacré, sur une des faces de la perle,
contraste singulièrement avec la couleur
brune qui l’environne, et semble acquérir
un plus bel éclat ; d’autant plus que
cette nacre a un orient tirant au rose, qui
plait infiniment à l’oeil.
On est si peu accoutumé à voir de pareilles
perles qu’on est tenté de les prendre
pour de petites agathes occulées, prêtes
à être montées j ou mieux encore pour
des buffonites, particulièrement celles
qui n’ont pas de nacre. La matière en est
très - dure et la lime a de la peine à y
mordre.
Le ver à tarrière qui a donné naissance
aux perles du lac Tay, en attaquant la
coquille par l’extérieur, l’a percé dans
toute son épaisseur $ cette espèce de moule
a beaucoup de consistance, et sa couleur
est d’un brun fauve 5 il est arrivé
que lorsque le suc coquillier s’est épanche
de tous les points de l’orifice formé
par le ver, la perle a participé nécessairement
de la qualité et de la couleur de
la matière de la coquille, depuis la couche
extérieure jusqu’à la partie nacrée qui
tapisse et embellit le dedans de cette moule
fluviatile.
C’est ce qui a donné naissance à ces
perles brutes dont j’ai parlé, qui n’ont
qu une petite couche de nacre sur une
de leurs faces j ce qui les rend très-remarquables.
Il est cependant quelques cas
particuliers où la perle est pure et brillante
dans tout son ensemble $ et il est
probable alors que l’épanchement n’a eu
lieu que dans la partie nacrée ; ce qui
pourroit bien avoir été occasionné par
une autre espèce de vers à tarrière qui
attaque la coquille par l’intérieur, c’est-
à-dire , par la partie de la nacre. C’est
aux naturalistes ' qui voudront porter une
attention plus particulière sur cette ma-
N 3