craindre les lieux escarpés pour y escalader.
L’on est dédommagé de ses peines,
en attaquant la montagne dans cette partie
, parce qu’on l i t , pour ainsi dire, dans
ses flancs , et qu’on est à portée d’observer
les formes et les diverses dispositions des
courans. Voici la notice de diverses matières
que j’y ai recueillies.
Minéralogie volcanique de Kinnoul.
1. Basalte noir à grain fin, à pâte homogène
, en grand courant, adhérent à
une coulée de lave porphyrique noire , à
base de trapp, et disposé de manière à ne
laisser aucun doute que la lave basaltique
, dans cette circonstance, ne tire
son origine de la lave porphyrique. Cette
dernière a conservé ses cristaux de feldspath
, qui sont petits, mais bien caractérisés
; tandis que la lave de la coulée
basaltique a perdu les siens, qui se sont
amalgamés et fondus avec la base même
du porphyre, soit par un coup de feu
plus violent ou plus long-tems soutenu.
En examinant la lave basaltique avec une
loupe, on voit encore , dans quelques parties
, de petits cristaux qui ne sont pas entièrement
amalgamés dans la lave ; et l’on
suit très-bien ce passage à l’aide des caractères
extérieurs. Si l’on attaque avec le chalumeau
de petits éclats de la lave porphyrique,
l’on obtient un émail d’un beau
noir ; la lave basaltique donne un verre
ou émail absolument semblable.
2. Même lave basaltique , divisée en
grands prismes, peu réguliers , quoique
bien caractérisés. Ces prismes n’offrent,
dans leur cassure , qu’une lave bien homogène
, sans le moindre cristal de feldspath.
3. Lave basaltique d’un vert tendre ,
très-dure , quelquefois sonore lorsqu’on la
frappe , et disposée en grand courant. Cette
lave verdâtre coupe transversalement un
courant de lave noire compacte. Sa couleur
verdâtre est due à une modification
particulière du fer. Je connoissois bien la
terre de Véronne , qui tire son origine de
la décomposition très - remarquable d’un
produit volcanique ; mais je n’avois jamais
vu encore un courant de lave basai