Caractères,
La seconde manière d’être du Fer natif est beaucoup
moins remarquable , puisque dans ce cas il se trouve
en filon comme les autres métaux ; mais elle est plus
rare et moins bien constatée que la première.
M. Schreiber assure avoir trouvé dans la montagne
d’Oulle, près de Grenoble, et dans un filon qui coupoit
cette montagne de gneisse, du Fer métallique en stalactite
rameuse, enveloppé de Fer oxidé brun fibreux et
mêlé de quartz et d’argile.
Bergman , dans sa Géographie physique, cite un
échantillon de Fer natif en filets malléables , dans une
gangue de grenats bruns de Steinbach en Saxe.
Lehman cite une portion de filon bien caractérisée
d’Eibestock en Saxe, qui renfermoit aussi des parties de
Fer métallique.
M. Karsten a décrit un minerai de Fer oxidé brun,
mêlé de Fer spathique et de baryte sulfatée, qui contient
du Fer natif disséminé dans sa masse. Ce fer a été trouvé
à Kamsdorf en Saxe, et contient, d’après M. Klaproth ,
0,06 de plomb , et 0,01 | de cuivre ; il n’est presque
point ductile.
M. Proust dit qu’il a trouvé du Fer natif en très-
petites parcelles dans plusieurs échantillons de Fer sulfuré
d’Amérique. Ce Fer métallique est mis à l’abri de
l ’oxidation par le sulfure de Fer qui l’enveloppe.
On dit en avoir trouvé dans l’île de Bourbon, enveloppé,
comme celui d’Oulle, de Fer oxidé brun.
De tous ces exemples, ceux qui sont rapportés par
MM. Schreiber et Karsten, paraissent le mieux constatés.
ae E s p . F E R A R S E N I C A L . H ^ ü r . 1
C E minéral est d’un blanc d’étain ; il a la cassure à
grain fin, mais peu brillante ; il élincèle facilement sous 1
1 Gèmeiner arsenik kies, la pyrite arsenicale commune. B RO CH.
— Vulgairement MlSPICKEL.
le choc du briquet. Ses étincelles produisent une petite
traînée de fumée blanche qui a une odeur d’ail très-
sensible. Sa pesanteur spécifique est de 6,52. Sa forme
primitive est celle d’un prisme droit à base rhombe ; ses
formes secondaires s’en éloignent peu ( p l. 8, fig. 5).
Ce minerai de Fer n’a aucune action sur le barreau
aimanté ; il est d’ailleurs assez difficile à distinguer, à
la première vue , du cobalt arsénical, du cobalt gris
et de l’argent antimonial. Sa dureté, sa scintillation,
avec une forte odeur d’ail, et sa texture grenue, sont
les caractères qui doivent être particulièrement employés
pour le distinguer. Il ne faut pas non plus le
confondre avec le minerai nommé pyrite arsènieale.
Celui-ci contient du soufre, tandis que le Fer arsénical
est une combinaison de Fer et d’arsénic à l’état métallique
et sans soufra.
Le Fer arsénical parait appartenir aux terrains pri- Gissemeat.
mitifs. On le trouve ordinairement dans les filons des
mines d’étain. Il accompagne aussi ceux de plomb et
de zinc sulfurés, et le cuivre pyriteux. Ses gangues sont
le quartz, la chaux fluatée, la chaux carbonatéë, &c.
On le l rouve aussi disséminé dans les roches.
Le Fer arsénical vient principalement de Schlacken- Lieux,
wald en Bohême; — de Freyberg, de Munzig, d’AI-
tenberg, &.c. en Saxe; — de Reichenstein en Silésie;
■— du comté de Cornouailles ; celui-ci est disséminé en
petits cristaux dans une slêalite blanche.
Il est assez difficile d’établir les limites qui séparent Annotation*,
le Fer arsénical pur du Fer sulfuré arsénical. En sorte
qu’il est très-possible que plusieurs des lieux et dès gisse-
mens que nous venons de rapporter conviennent a»
Fer sulfuré arsenical.
On ne peut extraire avec avantage Te Fer de ce
minerai ; celui que l ’on obtient est toujours aigre. On
ne le traite que pour en retirer l’arsénic oxidé, et on
l ’emploie aussi dans la préparation de l’arsénic sulfuré.