est peu estimée lorsqu’il s’agit d’obtenir du Fer doux ;
mais elle donne le meilleur .acier naturel.
Il ne faut pas confondre cette fonte blanclie naturelle
avec celle qu’on obtient de toutes sortes de minerais,
lorsque le fondage est mal conduit, ou que le charbon
n’est pas en quantité suffisante, ni avec celle qui
résulte du refroidissement subit de la fonte grise.
La fonte grise est d’un gris tirant sur le noir ; son
grain est assez fin et brillant : elle contient beaucoup
plus de carbone que la précédente : elle est moins dure
et moins fusible. Elle jette en coulant des étincelles rougeâtres
; sa surface est assez unie , et ordinairement recouverte
d’une pellicule de carbure de Fer. Elle est plus
pesante que la fonte blanche, dans la proportion de
100 à g4. Elle prend moins de retraite en se refroidissant;
enfin, on consomme environ un cinquième de
charbon de plus pour l’obtenir. Le laitier qui l’accompagne
est blanc , pâteux, et a une cassure lamelleuse.
Cette fonte n’est jamais produite par les minerais de
Fer manganésifères. On en distingue deux qualités :
la fonte grise aigre, qui éprouve beaucoup de déchet
dans l’affinage, et qui donne un,mauvais Fer ; et la, fonte
grise douce, qui a les qualités opposées à ces défauts :
celle-ci est la plus estimée ; elle est quelquefois plus
difficile à affiner que la première. (Stünkel.)
Les minerais de Fer traités par la houille épurée,
donnent constamment de la fonte grise. Telle est celle
d’Angleterre.
La fonte grise, refroidie promptement et comme
trempée , prend , comme on vient de le dire, l’aspect
et la dureté de la fonte blanche ; il y a entre ces deux
qualités de fonte , un grand nombre de nuances intermédiaires.
La fonte est souvent employée sous cet état dans les
usages de la vie. La grande facilité qu’on a de la couler
et de la mouler la rend propre à la fabrication d’un
grand nombre d’ustensiles. Souvent avant de la mou-
1er, on la raffine en la fondant de nouveau dans des
fourneaux à réverbère. Les moules dans lesquels on
la coule sont faits avec un sable fin argileux, susceptible
de conserver par un fort battage les formes les
plus délicates. Mais la fragilité de la fonte, et sur-tout
sa dureté, sont un obstacle à ce qu’on en fasse des
objets d’ornement qui demandent à être finis avec
soin. Les formes qu’elle présente en sortant du moule,
sont toujours émoussées, obtuses, et exigeroient, dans
beaucoup de cas, d’être réparées au ciseau. Il faut,
pour cela, attendrir au moins la surface de la fonte.
Réaumur est parvenu à ce résultat , soit en faisant
chauffer fortement de la fonte au milieu d’un cément
de poussière d’os et de poussière de charbon , soit en la
recouvrant d’une couche de carbure de Fer, soit enfin
en fondant de la fonte grise au milieu de la poussière
de charbon, et la coulant dans des moules rouges qui
ne se refroidissent que lentement. La fonte, ainsi recuite
, est susceptible d’être limée et ciselée. On peut
alors en faire des ouvrages qui ne se feroient en fer
forgé qu’avec des frais considérables.
La fonte n’est qu’un passage du minerai de Fer au
Fer métallique ; elle demande, pour acquérir toutes les
propriétés de ce métal, à être privée du carbone et de
l ’oxigène qui sont combinés avec le Fer. On nomme
affinage l’opération d’amener la fonte à l’état de Fer.
On suit plusieurs procédés pour arriver à ce résultat.
Nous allons faire connoître les principaux, en commençant
par celui qui est le plus ordinairement usité.
La forge ou fourneau d’affinage ordinaire , qui porte
aussi les noms & ouvrage, de renardière, &c. ressemble, au
premier aspect, aux forges des serruriers (p l. i6,fig. 4 ,
I , II ). Elle est composée d’un sol élevé au-dessus de celui
de l’atelier, d’une cheminée en hotte qui le recouvre,
d’une espèce de chemise ou garde-feu de brique qui
descend obliquement de la hotte yers un des jambages.
ArFINAGJS#
Forge.