une autre tranche au-dessus de celle-ci. On perce un©
nouvelle galerie d’alongement (K ') sur le mur. Le
plafond de la première sert de plancher à celle-ci. O»
fait partir de cette galerie des traverses (R 'N ') disposées
comme celles que nous venons de décrire. On voit,
qu’on marche sur les déblais inférieurs, et qu’il faut
appuyer les étais sur des pièces de bois horizontales,
appelées soles. A mesure qu’on enlève le minerai de cette
seconde tranche au moyen des galeries , on remplit
celles-ci de déblais (N ') , sur lesquels on s’élève pour
entreprendre un troisième ouvrage ( R" N" ) , et ainsi
de suite.
On extrait par ce procédé tout le minerai d’une
couche sans en laisser pour étais. On le remplace par
des déblais qui, de quelque part qu’ils viennent, sont
toujours moins chers que le minerai qu’on laisseroit pour
servir de pilier, fût-ce même de la houille. Cependant
quand le minerai est très-friable, on croit devoir pour
plus de sûreté laisser de distance en distance des piliers
puissans, qui montent perpendiculairement depuis le
fond. Ces piliers sont maintenus par les déblais qu’on
jette entr’eux, et quand les déblais se sont affermis par
le temps, on peut alors enlever les piliers eux-mêmes
et les remplacer par des pierres stériles. La méthode des
ouvrages en travers peut s’appliquer, comme on voit,
à toutes les mines en masse, dont le minerai a une
valeur de beaucoup supérieure à celle des déblais par
lesquels on le remplace.
Nous avons été forcés de passer sous silence une multitude
de faits, de détails et de précautions, qui sont
très-importans dans la pratique.
Il est certains cas où la couche de minerai ou de
combustible à exploiter est tellement mince, qu’il ne
faut enlever avec elle que le moins possible de roche
pour que son extraction soit productive. Si celle couche
est horizontale ou à-peu-près, le mineur presque nu
travaille couché et déchausse en dessous la couche de
e x t r a c t i o n d u m i n e r a i . Soi
minerai ; il en remplit une espèce de chariot très-plat ;
il l’attache à son pied, et le fait sortir en rampant de son
atelier d’exploitation. On nomme travail à cou tordu ce
genre d’extraction, qui est extrêmement fatigant pour
le mineur. On soutient de distance en distance le toit de
la couche avec des billots de bois.
C’est ainsi qu’on exploite quelques couches des mines
de cuivre de Mansfeld, la marne plombifere de Tar-
nowifz en Silésie^ les couches de houille de Hahl-
creuzer dans les environs de Meisenheim , pays de
Deux-Ponts, &c.
Le minerai arraché de son gîte par les diverses mé- Tirage Ju
thodes que nous venons d’indiquer , est tiré hors de la de la mine,
mine par dilférens moyens. Il faut d’abord le transporter
au bas des puits, dans le lieu qu’on nomme place d’assemblage
(I). On se sert dans beaucoup de mines pour
ce transport de chariots/particuliers, nommés chiens
(p l. g, fig. 3, et pl. u ,fig • *} x )• Ce sont ordinairement
des caisses portées sur quatre roues, deux grandes qui
sont placées un peu en arrière du centre de gravité, et
deux petites placées en avant. Lorsque ce chariot est en
repos, il porte sur ses quatre roues et penche en avant
( p l. g , fig. 3) ; mais lorsque le mineur en le poussant
devant lui s’appuye sur son bord postérieur, il le rend
horizontal, et alors il ne pose plus que sur les deux
grandes roues (p l . u ,fig . /, x ). On évite par ce moyen
les frottemens qui résulteroient de l’emploi des quatre
roues, et le mineur ne porte pas une partie du fardeau,
comme il le feroit, s’il employoit les brouettes ordinaires.
Pour diminuer encore le tirage, on garnit de bandes
longitudinales en bois, et quelquefois même en fonte,
les parties sur lesquelles passent les roues. De cette
manière un mineur peut rouler pendant sa journée
de huit heures environ 2 à 3ooo kilogrammes, et même
beaucoup plus, si la galerie a de la pente.
Comme les galeries n’ont exactement que la largeur