coupelle. On rassemble les crasses, le résidu du grillage,
celui de la première fonte, les écumages de la coupellation
, les premières et dernières litliarges, c’est-à-dire
celles qui peuvent contenir de l’argent, les morceaux
de coupelles, et enfin tout ce qu’on soupçonne devoir
contenir du Plomb argentifère ; on fond le tout dans
le fourneau courbe , en employant pour fondant les
scories des fontes précédentes.
Quant aux litharges pures, tantôt elles sont mises dans
le commerce, tantôt on les révivifie en Plomb, en les
fondant ou dans un fourneau courbe au milieu des
charbons, ou dans le fourneau à réverbère qui a servi
au grillage du minerai ; mais dans ce dernier cas , on
est obligé pour révivifier la lilharge d’y ajouter de la
poussière de charbon, avec laquelle on la brasse.
Le Plomb sulfuré est employé sous le nom d’alqui-
foux par les poliers-de-terre, qui en saupoudrent leur
poterie grossière. Ce minéral lui donne en fondant
un vernis jaunâtre tendre et réellement nuisible à la
santé.
Ce sulfure est aussi connu des femmes de l’Orient,
sous le nom d'alquifoux. Elles le réduisent en poudre,
le mêlent avec du noir de lampe, et en font une pommade
dont elles se teignent les sourcils, les paupières,
les cils et les angles des yeux. ( So n n in i . )
Le Plomb métallique réduit en lames par le coulage
sur des tables ou par le laminoir, fondu en tuyaux, &c.
sert à une multitude d’usages.
On réduit aussi le Plomb en grenaille pour tuer le
menu gibier. On le prépare en faisant fondre ce métal,
et le coulant ainsi fondu sur un crible de fer enduit de
sel ammoniaque. Ce crible est placé à une grande élévation
du sol, le Plomb s’arrondit, se fige dans l’air en
petits grains de diverses grosseurs, selon la grandeur
des trous du crible. On le fait tomber dans l’eau, aiin
qu’il ne s’aplatisse pas en tombanL sur un corps dutv
En faisant subir au Plomb différentes altérations chimiques,
on multiplie ses usages. On prépare ainsi :
i . L e blanc de Plomb. C’est un oxide blanc de Plomb pXiànc de
préparé ordinairement par l’acide acéteux ou vinaigre.
On m e t dans des pots de terre vernissés du vinaigre
foible , qui est presque toujours du vinaigre de bierre.
On place au-dessus des lames de Plomb roulées lâchement
en spirale. Le Plomb ne doit point toucher au
vinaigre. On recouvre ces pots avec une lame de Plomb
plus épaisse, et on les dépose, couche par couche, au
nombre de iôooo dans une masse de fumier, et mieux
encore, comme on le pratique actuellement en Angleterre,
dans une masse de tan. La chaleur du fumier
ou du tan , qui est de 56 degrés centigr., suffit pour
volatiliser le vinaigre , et au bout de quatre à cinq
semaines, les lames sont recouvertes de blanc de Plomb ;
on le détache en faisant passer ces lames entre deux
cylindres cannelés. Cette opération se fait dans une caisse
pleine d’eau, afin d’éviter le dégagement de la poussière
de céruse, si nuisible à la santé. On broyé cet acétate de
Plomb dans des moulins, en y ajoutant de la craie;
ce mélange qui constitue la céruse, a d’abord été une
fraude ; il a dégénéré ensuite en une sophistication reçue.
M. Wilkinson a préparé du blanc de Plomb en
broyant de la litharge dans de l’eau de'mef', et M. Grâce
a substitué au vinaigre une liqueur acide produite par
la fermentation des eaux-sures des amidonniers ; il l’a
mêlée avec l’eau sur laquelle on a distillé la térébenthine,
avec de la mélasse, avec le houblon rejeté par
les brasseurs, et avec d’autres matières analogues qui ne
sont d’aucun usage.
Le blanc de Plomb et la céruse sont employés dans
la peinture à l’huile ; mais ils ont l’inconvénient de
jaunir et même de hoircir à l’air *.
1 L e s a n c ie n s s a v o ie n t p r é p a r e r c e b la n c p a r la v a p e u r d u v in a ig r e .
T h é o p h r a s t e d é c r i t c e p r o c é d é a v e c u n e a s s e z g r a n d e p r é c i s io n .