recouverte par des bancs de craie * de sable et d’argile ;
elle alterne même en assises peu épaisses avec ces substances
terreuses* et elle repose sur de la marne et sur
des cailloux roulés. Enfin celte Tourbe se rencontre
plutôt dans les plaines élevées que dans les vallées.
L ’eau ne la recouvre jamais, mais elle la traverse facilement
, et se trouve dans les dernières assises.
On dit qu’on ne connoît encore cette Tourbe que
dans le nord-est de la France, notamment : — près de
N oyon, dans un espace de cinquante lieues quarrées,
de Villers-Cotterets à Laon d’une part, et de Monldidier
à Rbeims de l’autre. — A Anisy près de la Fère, et dans
les environs de Soissons. La Tourbe pyriteuse du Sois-
sonnois renferme dans son milieu, d’après les observations
de M. Poiret, un banc de coquilles fluviatiles
recouvertes de coquilles marines.
3. T ourbe marine. On peut donner ce rtom aux végétaux
décomposés que l’on trouve en couches sous les
eaux de la mer. Peu de Naturalistes reconnoissent l’existence
de cette Tourbe.
Nous avons vu plus haut que M. Decandolle avoit
observé dans les dunes de la Nord - Hollande, des
Tourbes très-combustibles composées de fucus. Les
Hollandais connoissent cette Tourbe sous le nom darry.
J’ai vu sur le rivage de la mer, en face du rocher du
Calvados, des bancs fort étendus d’une matière brune ,
molle, spongieuse, qui avoit tous les caractères extérieurs
de la Tourbe, mais elle brûloit à peine. Cette espèce
de Tourbe marine est percée de pholades vivantes, et
par conséquent recouverte par la mer à la marée haute.
La Tourbe sert principalement comme combustible:
elle est presque exclusivement employée à cet usage
dans les lieux où elle est abondante, et où d’ailleurs
le bois et la houille manquent, telle est la Hollande. On
trouve en général de grands avantages à exploiter la
Tourbe et à lui faire remplacer le bois lorsque cela est
possible.
Les meilleures qualités de Tourbe sont la Tourbe
compacte, et sur-tout la Tourbe moulée ; ce sont celles
qui brûlent le moins vite , et qui donnent en même
temps le plus de chaleur. Elles peuvent être employées
aux mêmes usages que le bois dans les maisons et dans
les manufactures. Elles s’allument avec un peu de difficulté
, mais une fois allumées elles brûlent bien et complètement
, sans avoir besoin d’être soufflées ni attisées.
On cuit très-bien de la chaux, des briques, de la tuile,
avec de la Tourbe, &c, On croit même qu’on cuit ces
derniers matériaux plus également avec ce combustible
qu’avec le bois.
Pour augmenter le nombre des usages de la Tourbe,
on peut la réduire en charbon comme le bois,- mais les
avantages de cette opération ne sont pas encore parfaitement
constates. Il y a deux maniérés de carboniser
la Tourbe; i°. par suffocation et à la manière du charbon
de bois, en en formant des meules. Cette méthode
est la plus économique; mais elle a plusieurs inconvé-
niens. La Tourbe prenant beaucoup de retraite en se
carbonisant, la meule s’affaisse, s’ouvre, prend l’air,
et il y a beaucoup de Tourbe complètement brûlée. Le
charbon que l’on obtient est friable et ne se conserve
pas bien.
2°. Par distillation dans des fourneaux, tantôt entièrement
ouverts, tantôt fermés de manière à permettre
de recueillir les produits de cette distillation. Dans les
premiers, souvent une partie de la Tourbe est réduite
en braise, tandis que l’autre n’est pas entièrement carbonisée.
Les seconds n’ont point cet inconvénient; mais
ils sont d’une construction dispendieuse, et comme il
faut beaucoup de Tourbe pour les chauffer, ils ne
donnent guère que quarante parties de charbon pour
cent parties de Tourbe.
On a voulu employer la Tourbe en nature pour