Parmi les fourneaux très-variés qu’on emploie dan»
la métallurgie, il en est deux qui sont d’un usage beaucoup
plus général que les autres. Ce sont ceux qu’on
nomme fourneau à réverbère et fourneau courbe ou à
manche
Fourneaux Dans les fourneaux à réverbère le laboratoire ( L ,
a reverbtre. ^ /3, fig. 5 , A B ) est placé entre le foyer et la cheminée
; il est horizontal ou un peu oblique, et couvert par
une voûte ordinairement très-surbaissée.
Le foyer (F) est situé sur le côté du laboratoire , et
la grille qui porte le-combustible est inférieure au sol du
, laboratoire.
L a cheminée (C) est placée sur le coté du laboratoire,
et ordinairement à l’opposite du foyer ; en sorte que la
flamme passe par-dessus les matières soumises à son
action sur le sol du laboratoire. *
foyer ; alors le courant de chaleur ne traverse pas le laboratoire. Les
fourneaux construits sur ce principe , sont ceux qui dépensent le
plus de combustibles ; tels sont tes fourneaux ordinaires è alambic,
ceux à bassine, ceux dont le foyer est supérieur, &c. — interrompue ,
lorsque le courant de chaleur traverse le laboratoire ; — interrompue
et libre , lorsque la cheminée est formée par les matières même qui
sont dans le laboratoire ; les fours à chaux, les hauts fourneaux, &c.
la plupart des places de grillage ; — interrompue et demi-libre, lorsque
le courant de ehaleur, après avoir traversé librement la matière
soumise à son action , est entouré à sa sortie des fourneaux par un
tnyau ; les fourneaux à réverbère, quelques fourneaux à manche, &c. ;
— interrompue et entourée, lorsque le courant de chaleur traverse le
laboratoire dans un conduit particulier, comme dans les chaudières
traversées par la cheminée, &c. ; — multiple, lorsque le eourant
de chaleur et ce qu’il entraîne sortent par plusieurs ouvertures,
qu’on nomme carneaux ; les fours à porcelaine , à faïence, &c.
Dans les descriptions générales nous n ’appliquerons souvent le
nom de cheminée qu'à la partie qui est au-delà du laboratoire.
* Nous ne prétendons pas que les autres fourneaux ne soient
employés chacun qu’à nn seul usage ; mais on. peut renvoyer leur
description à la métallurgie du métal pour lequel ils sont plus particulièrement
employés. Ainsi on trouvera à l’article du plomb la
description du fourneau de coupelle ; à celui du cuivre, celle des
fourneaux d’affinage et de liquation. A l’article du fer, on décrira
les hauts fourneaux, Sec.
Le combustible est placé sur le foyer par une ouverture
latérale (a), et porté par une grille (b). La bouche
(B) est donc inférieure ; elle est ordinairement simple ;
mais quelquefois aussi l’air y est amené par de longs
conduits, ce qui donne une grande activité au feu.
Quand le combustible, comme la houille, la tourbe, doit
produire une flamme courte, la grille doit être placée
plus près du sol du laboratoire, quedansle cas où le combustible
produit, comme le bois, une flamme longue.
La partie du laboratoire sur laquelle on place les
matières soumises à l’action du feu,, est nommée la solo
(c d }; elle est formée avec du sable un peu argileux
bien battu , et quelquefois avec de la brasque \ On y
distingue deux parties, Xautel (d) ou partie supérieure
la plus voisine du foyer. C’est sur celte partie qu’au
place les matières à fondre, en les introduisant par une
porte latérale (e), qu’on ferme ensuite. Le creuset (c) est la
partie basse de la sole ; il reçoit la matière fondue, qu’on
peut brasser par une porte placée ou à l ’extrémité du
fourneau ( f ) et à l’opposite de l’autel, ou sur le cèté.
On pratique au fond du creuset un canal (g~) qui se
rend à'l’extérieur du fourneau , et par où doit s’écouler
la matière fondue. On le tient bouché avec un tampon,
d’argile, qu’on enlève lorsqu’on veut faire écouler le
métal, opération qu’on nomme en général faire la
-percée. Le laboratoire est limité supérieurement par
une voûte très-surbaissée (AA); sa courbure n’est pas
aussi importante qu’on l’a cru ; il suffît qu’elle puisse
se soutenir facilement, qu’elle ne laisse entr’elle et la
sole que le moins d’espace possible, et qu’elle ne présente
aucune cavité inutile. (M o n g e . ) Le laboratoire
doit aller en diminuant de largeur, depuis le foyer
jusqu’à la cheminée, et dans aucun point, il ne doit 1
1 La brasque est de la poussière de charbon , ou p u r e , ou mêlée
d’argile. La première se nomme bra sq u e lé g è r e , et fa seconde ,
b rusqu e p e sa n te •