g. VIII. Traitement métallurgique et usages de
VAntimoine.
L ’A n T i m o i n e sulfuré éiant la seule espèce qu’on
trouve en masses volumineuses, est aussi le seul minerai
d’Antimoine dont on retire ce métal dans le traitement
en grand.
Ce traitement a pour objet, tantôt de séparer seulement
l’Antimoine sulfuré de sa gangue , cette combinaison
sulfureuse étant fréquemment employée dans
les arts, tantôt d’en extraire le métal pur.
Suirure On met le sulfure d’Antimoine concassé dans des « Antimoine, ~ _ i
pois ou dans des creusets percés à leur fond de plusieurs
trous. On place ces creusets sur d’autres creusets
à moitié enfoncés dans la terre ou dans le sol du fourneau.
On entoure de bois enflammé les creusets supérieurs,
le sulfure d’Antimoine, fondu , abandonne sa
gangue et coule dans les creusets inférieurs ; il s’y solidifie
en une masse ordinairement aiguillée.
Lorsque l’opération est terminée, on est obligé de
laisser refroidir tout l’appareil, pqur vider les creusets
supérieurs et les creusets inférieurs. Ce procédé, qui
est un des plus suivis, entraîne une dépense assez considérable
de creusets , de combustible et de temps.
Ou peut la diminuer par l’un ou l’autre des procédés
suivans. ,
Le premier est proposé par Gensanne. On place les
creusets renfermant l’Antimoine et sa gangue dans l’intérieur
d’un fourneau : on met en dehors les creusets
qui doivent servir de récipient ; on les fait communiquer
avec ceux du dedans par un conduit de terre. On
peut chauffer le fourneau avec de la houille. L ’Antimoine
fondu coule dans les creusets extérieurs, et en
est enlevé sur-le-champ. La gangue est retirée des creusets
supérieurs, et ceux-ci sont remplis de nouveau
minerai, sans qu’on 3oit obligé de laisser refroidir le
fourneau.
A N T IMO IN E . 4 3 6 9
On pourrait employer encore avec plus d’avantage
pour opérer cette séparation, dés fourneaux à réverbère
dont le sol serait un peu incliné. C’est ce qu’on
a exécuté à la mine de la Ramée, près Pouzauge, dans
le département de la Vendée. On s’est servi d’une espèce
de fourneau à réverbère circulaire ; on plaçoit le minerai
sur le Sol brasqué et concave de ce fourneau : dès
que l’Antimoine sulfuré étoit fondu, il se réunissoit
dans la partie la plus basse du fourneau, on le faisoit
alors couler par une percée, dans un bassin de réception
qui étoit auprès du fourneau.
Lorsqu’on veut retirer l’Antimoine pur du sulfure
d’Antimoine obtenu par ces premières opérations, il faut
d ’abord en dégager le soufre par une chaleur lente. On
concasse le minerai; on place ces fragmens sur le sol d’un
fourneau à réverbère, ou simple ou à plusiears étages.
On chauffe doucement ; le soufre se volatilise en partie ;
l ’Aîïtimoine reste à l’état d’oxide gris un peu sulfuré.
On met cet oxide dans de grands creusets avec moitié
de son poids de tartre du vin (tartrite acidulé de potasse),
et on place ces creusets dans un fourneau de fusion,
ou sur le sol d’un fourneau à réverbère.
Le carbone de l’acide tartareux séparé par l’action
du feu, et réduit à ses molécules intégrantes, désoxide
rapidement l’Antimoine ; la potasse s’empare du soufre
qui reste , facilite la fusion du métal, et en l’enveloppant
, l’empêche de s’oxider de nouveau et de se
volatiliser. Le métal se rassemble alors dans le fond des
creusets.
Un fait assez remarquable, c’est qu’on ne peut point
obtenir le même résultat en employant de la poussière
de charbon, et des fondans terreux ou salins. On ne
retire alors qu’une très-petite partie de l’Antimoine et
encore est-elle disséminée en globules au milieu de la
masse vitrifiée du fondant.
L ’Antimoine obtenu par ce moyen est mis dans le
commerce sous le nom de régule d’Antimoine ■ sa sur-
ji. A a
G r il la g e ,
A n tim o in e
métallique *