Aci er»
naAtcuireerl •
On commît le Fer dans les arts sons trois états : celui
d e fo n te , que nous venons de décrire; celui de Fer
malléable et pur, et celui d’acier. Ce troisième est, pour
ainsi dire, intermédiaire entre l’état de fonte et celui
de Fer.
L ’acier est une comlnnaison de fer et de carbone ; il
diifère donc de la fonte par l’absence de l’oxigène, et
du Fer par la présence du carbone. Ainsi, on peut
transformer la fonte en acier en la privant de l’oxigène
qu elle renferme, et amener le Fer à l ’état d’acier, en
y introduisant du carbone. Il résulte de ces principes
deux méthodes de faire l’acier.
Par la première, on enlève seulement l’oxigène à
la fon le , et on obtient ce que l’on appelle de l’acier
naturel.
Par la seconde, on donhe du carbone au fer, et on
fait l'acier nommé de cémentation.
1. Les meilleurs minerais pour faire Y acier naturel
ou de fo n te , appelé aussi acier d’Allemagne, sont le
Fer oxidé hématite, et sur-tout le Fer apathique. On
croit avoir remarqué que la présence du manganèse
favorise la formation de l’acier. Les procédés pour
obtenir le Fer dans cet état diffèrent très-peu de ceux
que l’on suit pour avoir du Fer pur ; il suffit souvent de
donner moins de vent, et de changer l’inclinaison de
la tuyère des soufflets. La fonte qu’on emploie doit
être de la fonte grise ; la fonte blanche n’en donneroit
pas, ou bien il faudrait amener celte fonte , qui contient
peu de charbon , à l’état de fonte grise , en augmentant
dans le fourneau la dose du charbon. La fonte trop
noire donneroit de l’acier mauvais et trop cassant : il
faut donc , lorsqu’on traite de telle fonte , lui enlever
son excès de carbone, en jetant dans le creuset de la
vieille ferraille. Dans la fabrication du fe r , le vent
des soufflets tombe sur le bain de fonte, et sert en partie
à brûler le carbone qu’elle contient ; dans celle de
l ’acier, lèvent est dirigé horizontalement, de manière
qu’il n’y a de carbone détruit que celui qui est brûlé
par l’oxigène de la fonte. Aussi a-t-on soin de laisser le
bain de fonte recouvert par les scories, qui l’abritent
du contact de l’air, et de laisser ce bain long-temps en
repos avant de chercher à rassembler par le brassage
les molécules métalliques qui se séparent. Il reste toujours
par ce moyen une grande quantité de carbone
combiné avec le F e r , ce qui constitue Y acier.
Lorsque l’on faitde l’acier naturel, on retire presque
toujours de la forge, vers la fin de l’opération , une ou
plusieurs loupes de Fer ; mais ce Fer est un peu dur;
il convient pour les instrumens de labourage.
L ’acier naturel a le défaut d’être rarement homogène ;
il renferme des pailles, et sur-tout des parties qui se
rapprochent plus ou moins de l’état de Fer. On corrige
en grande partie ce défaut en réunissant plusieurs barres
en paquets ; on les soude et on les forge ensemble par
une chaude suante 1, et on tire ces diverses pièces en
une seule barre, que l’on replie quelquefois plusieurs
fois sur elle-même, en la soudant et la forgeant de nouveau.
L ’acier qu’on obtient par ce moyen, est beaucoup
plus homogène , et principalement employé à
faire des faulx.
On fait de l’acier naturel dans les Pyrénées ; à Rives,
département de l’Isère ; en Slyrie et en Carinlhie, 8cc.
a. L ’objet qu’on se propose dans la fabrication de A c i e r de d-
Yacier de cémentation? est d’introduire dans du Fer déjà menLatlon'
fait et d’une qualité connue, la quantité de carbone qui
est nécessaire pour l’amener à l’état d’acier. Pour remplir
cet objet, on met des barres de FeF dans des caisses
de terre réfractaire qui sont remplies ou de poussière
de charbon ou de cément ; c’est une poudre composée
de matières propres à donner du charbon par leur
décomposition. Le tout est recouvert d’une couche de *
* On nomme ainsi la chaleur susceptible de ramollir le Fer au
point d’ea faire bouillonner la surface.