dans un souterrain. On reconnoît par ce moyen la
nature du terrein que l’on perce et les matières utiles
qu’il peut renfermer. On peut même juger par plusieurs
trous de sonde placés à propos, de la direction, de l’inclinaison
, de la puissance et de la richesse des couches
ou des filons de minerai. Enfin cet instrument est très-
utile pour rechercher les sources, pour donner dans
les mines de l’écoulement aux eaux qui gênent les travaux
, et quelquefois pour introduire l’air qui y est
nécessaire.
§, II. Extraction du, minerai.
L orsqu’on a reconnu par les moyens que nous
venons d’indiquer la position d’un filon ou d’une couche
, et lorsque par des essais chimiques on a pu apprécier
la richesse du minerai, il s’agit d’y arriver pour
l’extraire du sein de la terre.
On y parvient par des chemins souterrains, qu’on
nomme puits ou bures, lorsqu’ils sont perpendiculaires
ou très - obliques ; et qu’on appelle galeries, s’ils sont
horizontaux ou très —peu inclinés. On emploie ces
diverses sortes de roules, selon les différentes manières
d’être des filons ou des couches.
Si on veut exploiter un filon situé dans la partie
moyenne d’une montagne (p l . //, fig. / ), on poussera
une galerie (E F H ) sur ce filon même, dans sa direction
et dans sa partie la plus basse possible. Arrivé dans l’intérieur
de la montagne, on percera des puits (C E , A F ,
G H ) montant et descendant, mais en suivant toujours
le filon. On conduira jusqu’au jour, c’est-à-dire
jusqu’à la surface du terrein, un ou plusieurs des puits
montant pour donner aux travaux inférieurs l’air qui
leur est nécessaire. De 80 en 80 mètres, on creusera sur
la première galerie ( E FH ) des puits parallèles entr’eux,
et de 4° en 4° mètres environ, on réunira ces puits par
des galeries horizontales et parallèles (D B G ). On divisera
de cette manière le filon en grandes pièces à-peu-près
EXTRACTION DU MINERAI. 287
rectangulaires. Ce sont ces pièces ( DBEF , B FGH, &c. )
qu’il faut enlever complètement lorsqu’elles sont entièrement
composées de minerai.
Telle est en peu de mots la manière d’attaquer un
filon lorsqu’il est situé dans une montagne, qu’il est
visible sur le penchant de celte montagne , et qu’il est
à -p eu -p rè s plane, bien régulier et constant dans
sa direction , circonstances qui se trouvent rarement
réunies.
Si le filon est situé sous une plaine ou dans une montagne
tellement large qu’on ne puisse l’attaquer par les
côtés , on conçoit qu’il faut y arriver en creusant des
puits sur sa direction. Tantôt ces puits sont creusés
dans le filon même, et alors ils sont presque toujours
obliques ; tantôt ils sont perpendiculaires, et situés de
manière à couper le filon à une certaine profondeur. Il y
a des raisons nombreuses en faveur de l’une et de l’autre
méthode, nous les indiquerons plus bas. Mais en général
il faut d’abord gagner une certaine profondeur, et
exploiter ensuite la mine en remontant. Les avantages
de cette méthode sont, i°. de se débarrasser promptement
des eaux qui se rendent dans les parties basses,
on travaille alors toujours à sec sur. les filons-, 20. d-'
laisser la surface du sol entière et avec toute sa consistance.
Lorsqu’on commence au contraire ^exploitation
vers la surface de la terre, on ôte au sol sa solidité, on
ouvre passage à toutes les eaux supérieures, et les travaux
inférieurs deviennent de plus en plus difficiles et quelquefois
même impraticables.
Quand il s’agit d’attaquer une couche , on se conduit
à-peu-près de même, c’est-à-dire qu’on y arrive
par des puits, si ellei ne se présente nulle part sur la
pente de la montagne , ou si elle est située sous une
plaine, &c.
Les obstacles que l’on a à surmonter dans l’exécution
de ces’travaux préliminaires, obstacles qui se rencontrent
aussi dans la suite des travaux d’exploitation, sont : la