espèces sont toujours en petite quantité dans les filons de
differentes mines, et accompagnent l’Antimoine sulfure.
Les filons de cette substance métallique paroissent
appartenir également aux terreins primitifs et aux ter-
reins secondaires ; ses gangues ordinaires sont le quartz,
la baryte sulfatée et la chaux carbonatée.
On remarque que ces minerais contiennent très-fréquemment
de l’or. Tels sont ceux de Transilvanie, de
Daourie , d’Espagne , &c.
L ’Antimoine natif et arsénifère d’Allemont est dans
les fissures multipliées d’une roche micacée évidemment
primitive.
Lieux. Les mines de ce métal les plus remarquables sont :
— En France, celle des environs d’Uzès, département
du Gard ; — celle de Massiac et de Lubillac , département
du Puy-de-Dôme ; l’Antimoine sulfuré y est en
canons striés , très-volumineux, réunis en faisceaux : sa
gangue est la baryte sulfatée.— Celles du Vivarais ; Gens-
sane dit y avoir remarqué un filon d’Antimoine dans
la houille. ( C h a p t à l . ) — Celles de Glandon et des Bias,
près Saint-Yrieix, département de la Haute-Vienne.
On trouve de l’Antimoine en Hongrie , dans les
mines de Cremnitz et de Chemnitz , et dans celles de
Felsobanya ; il adhère ordinairement à la baryte sulfatée.
— En Bohême, — en Saxe, — en Toscane, à
Pereta, dans la Maremme du Siennois, — en Angleterre
, — en Suède , à Salberg ; — en Daourie, dans le
voisinage du fleuve Amour : l’Antimoine y est dans
une gangue quartzeuse. {Patrin. ) — En Espagne, dans
les provinces de Castille , de Galice, et dans l ’Estrama-
d ure; mais ces mines ne sont point exploitées. Les seules
qui l ’aient été, sont situées dans les montagnes de la
Manche, près de Santa-Cruz de Mudela. ( Larruga. )
14e G e n r e . B I S M U T H .
c*ra*tures, Li: Bismuth est un métal fragile, mais qui s’aplatit
cependant un peu sous le marteau avant de se laisser 3
briser. Il est d’un blanc jaunâtre, et prend à l’air une
teinte légèrement violette. Sa structure est très-sensiblement
lamelleuse, et ses lames sont parallèles aux faces
d’un octaèdre régulier, qui est la forme primitive de
ce métal.
Sa pesanteur spécifique, lorsqu’il a été fondu, est de
9,822.
Il est tellement fusible, que la chaleur de la flamme
d’une bougie suffit pour le faire fondre lorsqu’il est
en petits fragmens. Son oxide, en petite quantité ,
ne communique au verre aucune couleur : mais il le
rend plus fusible et plus liquide ; en plus grande proportion
, il lui donne , comme le plomb, une teinte
jaunâtre.
Le Bismuth est dissoluble dans l’acide nitrique : celte
dissolution est décomposée par l’eau qui en précipite
l’oxide sous la forme d’une poussière blanche.
Telles sont les propriétés qui peuvent servir à faire
distinguer le Bismuth à l’état métallique de tous les autres
métaux, et même à le faire reconnoîlre lorsqu’il est dans
l ’état d’oxide ou dans toute autre combinai on.
Le Bismuth fondu ne se couvre pas, comme l’A n timoine
, en refroidissant, de vestiges de cristaux semblables
à des feuiljes de fougères ; mais il cristallise fort
aisément par refroidissement, si on emploie le procédé
que nous avons décrit page 82. Il donne alors des cristaux
cubiques, dont les arêtes rentrant en forme de
bâton rompu, imitent ces ornemens que l’on appelle
des grecques. Les espèces de Bismuth sont peu nombreuses
et peu caractérisées.
1" E sp . B I SM U T H N A T I F . Ha u t . 1
C’est l ’état le plus ordinaire de ce métal ; il se présente
avec tous les caractères que nous venons de détailler;
il est quelquefois tellement disséminé dans sa
3
Caractère