On a observé que les boisages se conservent d'autant
plus long-temps, que l’air des mines est plus pur et plus vif.
Muraille- Les puits et les galeries qui doivent servir très-long-
Tfltnt'm , A T " I f * 1 temps sont revetus de murs, dont les pierres sont quelquefois
posées à sec , mais plus ordinairement liées par
du ciment. La taille exacte qu’exigent les pierres posées à
sec, cause presque toujours une dépense plus forte que
celle que peut entraîner le ciment.
Épuisement Lorsqu’on s’enfonce à quelque profondeur dans la
des eaux. _ .
terre par les galeries, et sur-tout par Jes puits, on trouve
des sources d’eau qui gênent les travaux, et qui s’oppo-
seroient même à leur continuation, si l’on ne possédoit
plusieurs moyens de s’en débarrasser. La plupart do
ces moyens tenant essentiellement à la mécanique, nous
nous contenterons de les indiquer, sans nous arrêter à
les décrire. Il y a trois manières principales de se rendre
maître des eaux , le cuvelage, les machines d’épuisement
et les galeries d’écoulement.
Lorsqu’en creusant un puits on rencontre des sources,
on peut souvent s’opposer à leur épanchement dans le
puits, en revêtant les parois de celui-ci d’un cuvelage.
Ce sont des madriers de chênes serrés les uns contre les
autres, à la manière des douves d’une cuve, et tellement
joints et retenus , qu’ils ne laissent entr’eux aucun
passage à l’eau. On garnit en mousse et même en mortier
, l’espace vide qu’on laisse entre ces pièces de bois
et les parois du puits. Il faut que la force de ces madriers
soit proportionnée à la force de pression de l’eau qui
tend à s’épancher dans le puits. On retient par ce moyen
des sources considérables.
Lorsque ce procédé n’est point praticable, ou lorsqu’il
est insuffisant, on creuse dans une ou plusieurs parties
de la mine, et principalement au bas des puits, des cavités
(a ,fig . /), nommées puisards, dans lesquelles on rassemble
toutes les eaux ; on les épuise ensuite, soit avec
des toqnes, soit avec des pompes.
Le troisième procédé d’épuisement est le plus sûr et
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le plus économique ; mais il faut pour le mettre en usage,
que la mine soit dans une montagne, et que la plus
grande partie des travaux soit un peu au-dessus du
fond de la vallée la plus basse qui borde cette montagne.
Dans ce cas, on perce, aussi profondément qu il est
possible, une galerie (H) , que l’on nomme galerie
d'écoulement, et qui conduit dans la vallee par une pente
douce toutes les eaux des travaux supérieurs. S’il y a des
travaux inférieurs à cette galerie , on. se sert des pompes
établies dans l’intérieur même de la mine pour remonter
les eaux qui s’y trouvent, et on les verse dans la galerie
d’écoulement.
Ces galeries sont tellement utiles pour l’epuisement
des eaux , qu’on ne craint pas de faire les plus grandes
dépenses pour les établir sur les exploitations qui promettent
une longue durée. On donne quelquefois à ces
galeries plusieurs lieues de longueur, et quelquefois aussi
elles' peuvent être disposées de manière à épuiser les
eaux de plusieurs mines, comme on le voit dans les
environs de Freyberg.
On a remarqué que les sources abondantes se trouvent
plutôt vers la surface du sol que dans les grandes
profondeurs. Dans ces profondeurs la roche devient
sèche et plus dure, et si on est parvenu à retenir toutes
les eaux supérieures, on ne trouve presque plus de
nouvelles sources.
Lorsque les galeries ou les puits deviennent profonds,
et qu’ils n’ont d’ailleurs qu’une seule ouverture au
jour, l’air qui est à leur extrémité n’étant renouvelé par
aucun courant, se vicie, les lumières s’y éteignent, et
les ouvriers ne peuvent plus y vivre.
On rétablit la circulation de l’air en faisant communiquer
, s’il est possible, ces galeries ou ces puits avec
des galeries ou des puits dont les ouvertures au jour ne
soient pas au même niveau que celles des conduits
souterrains où l’air est stagnant ; mais comme pour
établir cette communication il faut souvent travailler
Airaÿt.