pour entailler le rocher, on doit faire en sorte pouf
rendre le travail plus facile et plus prompt, que la
niasse que l’on attaque soit toujours dégagée par une,
deux ou même trois faces. L ’effet de la poudre ou de la
pointrolle est alors beaucoup plus puissant.
Les anciens qui ne connoissoient pas l’usage de la
poudre, ramollissoient le roc lorsqu’il éloit trop du r ,
en le calcinant, au moyen d’un feu vif qu’ils dirigeoient
contre le rocher. Ce moyen assez efficace, est presque
abandonné, parce qu’il est sujet à de graves inconvé-
niens, et sur-tout parce qu’il est fort cher en raison du
bois qu’il consume. On l’employoit cependant encore
dernièrement à Geyer en Saxe, au Ramelsberg dans le
Hartz , à Kongsberg en Norwège, à Felsobania en
Transilvanie , 8te. On est aussi quelquefois oblige de
l’employer pour ramollir certains quartz et granités trop
durs pour être facilement percés par les fleurets.
Soutiens Je Si le terrein dans lequel on creuse les chemins soûlerai
roche. rajns qU£ conduisent au gîte du minerai est solide et
compacte , il se soutient par sa propre aggregation,
pourvu qu’on n’y creuse pas de trop vastes cavités ; mais
il arrive souvent que le terrein est ébouleux, friable ou
même meuble comme du sable, alors il faut le soutenir
par des revètemens en bois ou fen pierre. Les premiers
se nomment boisage, et les seconds, muraillement.
Boisage. Le boisage est le moyen le plus usité ; celui des galeries
est un peu différent de celui des puits. S’il s’agit de
pousser une galerie dans un terrein peu solide, en soutient
les côtés par des piliers de bois ( a a, H , pl. n, fig. * )
placés un peu obliquement , et on supporte le plafond
par une traverse, nommée solivette à corniche (b) , qui
est entaillée de manière à être portée par les piliers,
et à empêcher ceux-ci de se rapprocher , sans que
ces entailles puissent affoiblir les pièces de bois. .Dans
les terreins friables, on met derrière ces pièces, tant au
plafond que sur les parois, des planches (cc c ), placées
horizontalement, qui retiennent les plus petites pierres.
E X T R A C T I O N D U M I N E R A I . ’ 2 Ç)Î
Le mineur pose ou fait poser ces revètemens à mesut»
qu’il avance ; mais s’il travaille dans un terrein meuble,
par exemple dans du sable ou dans des débris, il est
obligé de se faire précéder par les boisages ; alors il
enfonce à coup de masse des planches épaisses et pointues,
que l’on nomme pâlies - planches (p p ), et qui
forment les parois de la cavité qu’il va creuser. Une
des extrémités de ces palles-planches est soutenue par les
étançons qui sont déjà posés, et que le mineur continue
de placer à mesure qu’il avance {pl. n , fig. /, D B ').
Les puits de mines qui doivent être boisés sont toujours
rectangulaires, non-seulement pour rendre l’exécution
du boisage plus facile, mais pour d’autres motifs
qu’on indiquera plus bas. Les terres pressant ordinairement
avec une égale force sur les quatre faces, on les
soutient par des cadres rectangulaires en charpente, que
l ’on place quelquefois à mesure qu’on approfondit le
puits, mais plus souvent on les pose en remontant. Ces
cadres remplacent alors le boisage provisoire qu’on avoit
mis en creusant le puits. Les pièces du premier cadre
( a, b, c , d , fig. 3 ) dépassent par leurs extrémités les
rebords extérieurs de ce cadre , et le soutiennent en
s’appuyant sur le soi.
Comme il est nécessaire de conserver aux bois toute
leur solidité, on n’équarrit pas ceux que l’on met dans
les galeries, mais on en -ôte l’écorce, parce qu’on a
remarqué quelle accélère la destruction des bois en conservant
de l’humidité. On équarrit les bois des puits.
Les bois de sapin , de mélèse, &c. qu’on nomme
vulgairement bois résineux , et en Allemagne, bois à
aiguilles ( nadelholz), durent au plus dix ans, et par
conséquent beaucoup moins que les bois à feuillages,
tels que les chênes , les hêtres, &c. qui durent quelquefois
quarante ans. Les bois résineux sont cependant
assez souvent employés dans les mines , parce qu’ils
croissent communément dans les pays de montagnes .
qui sont en même temps des pays à mines.
%