la fleur de Soufre. L ’atelier ou se fait cette opération est
un batiment a deux étages : le rez-de-chaussée est carré
et contient plusieurs chaudières remplies de Soufre ;
1 etage supérieur est cylindrique et communique avec
1 inférieur par une large ouverture pratiquée dans le
plancher. Vers la partie supérieure de ce bâtiment est
tendu un pavillon conique en toile : c’est sur ce pavillon
et sur les parois de cet étage que s’attache le Soufre
sublimé. Cette sublimation en grand se pratique en
Angleterre, à Marseille, &c. On moule aussi dans celte
derniere ville le Soufre en canon. Il y est apporté brut
de Naples, des Etats de Rome et de Sicile.
Le Soufre s’enflammant avec la plus grande facilité,
est employé principalement pour communiquer l’inflammation
à des corps moins combustibles que lui.
C’est le rôle qu’il joue dans la poudre à canon, dans tous
les artifices et dans presque tous les moyens employés
pour obtenir promptement du feu. Il paroît qu’une forte
percussion peut suffire dans quelques cas pour l’allumer.
M. Sauer rapporte que les habitans d’Ounalachka allument
du feu en frappant fortement l’un contre l’autre ,
et au-dessus d’un tas de feuilles sèches, deux morceaux
de quartz frottés de Soufre : il tombe sur ces feuilles des
parcelles de Soufre enflammé.
CLAS SE CINQUIÈME .
LES MÉTAUX.
L a classe des métaux est la plus naturelle des classes
du règne minéral ; les corps qui la composent se ressemblent
par un grand nombre de propriétés importantes
, et quoique la composition de ces corps ne soit
pas encore connue, on peut soupçonner, avec beaucoup
de fondement, qu’une aussi grande analogie dans Tes
propriétés extérieures en indique une dans la composition.
Aussi les substances métalliques n’onl-elles presque
jamais été dispersées dans les autres classes ; elles offrent
un exemple de l’espèce de respect qu’on a pour les
réunions naturelles lorsqu’elles sont évidentes.
Les propriétés le3 plus remarquables des métaux ,
celles qui leur conviennent à tous en les distinguant
des autres corps, sont la densité, l’opacité parfaite,
l’éclat métallique et une couleur propre. Ces caractères
semblent se tenir, et être une conséquence les uns des
autres. Parmi les autres propriétés des métaux, les unes ne
se trouvent que dans ces corps, sans cependant être
communes à tous ; telles sont la ductilité , la ténacité.
D ’autres peuvent appartenir à d’autres corps • mais
elles paroissent plus développées dans les métaux ; telles
sont l’élasticité, la résonnance, la dilatabilité, là propriété
conductrice du calorique et de l’électricité, &c.
Nous allons examiner avec plus de développement
chacune de ces propriétés considérées dans les métaux.
x. La densité des métaux est plus considérable qxie
celle d’aucun autre corps. Les métaux les plus légers
sont encore plus pesans , dans le rapport de 7 à 4 , que
les pierres les plus lourdes. En allant du plus pesant au
plus léger, on dispose les métaux dans l’ordre suivant :