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Caractères» C e minerai est gris de perle, tirant quelquefois an
jaune-verdâtre. Il est fort tendre, et n’a point, comme
1 argent muriaté , la mollesse de la cire. Il est ordinairement
translucide. L ’action du feu du chalumeau lé
volatilise entièrement et sans le décomposer.
Il se trouve tantôt en petits cristaux dodécaèdres ,
tantôt en petits tubercules tapissant les cavités d’une
gangue.
Le Mercure muriaté est composé d’environ 0,70 de
Mercure, 0,29 d’acide muriatique, et d’un peu d’acide
sulfurique, qui n’y est probablement qu’accidentel.
Lieux On l’a trouvé dans cl gissenient.-q , . , les mines du 1p aJy s. des Deux—
Jronts , dans les cavités d une argue ferrugineuse mêlée
de cuivre malachite, de cuivre gris, &c. On en a trouvé
aussi à Almaden en Espagne, et à Horsowitz en Bohême.
Giénë™aTt Mercure sulfuré est la seule espèce de ce genre
qui joue dans la nature un rôle de quelqu’importance.
Les autres espèces ne se rencontrant que sous un très-
petit volume , et accompagnant presque toujours le
Mercure sulfuré , elles suivent dans leur gissement les
mêmes loix que celte dernière espèce.
Le Mercure est un métal d’une formation assez
moderne. Il ne se trouve que rarement et en petite
quantité dans les terreins primitifs 2; ses grandes masses
sont toutes dans les terreins secondaires, dans le schiste
bitumineux, comme à Idria; dans le calcaire compacte
coquillier , et même dans les terreins argillo-ferru§§*
neux. Ses minerais se trouvent plutôt en amas volumineux
et irréguliers, tantôt compactes, tantôt caverneux
et comme cariés, qu’en véritables filons. Il paroît qu’on
1 Q uecksilber-hornerla mine de Mercure cornée. B r o 'ch .
% Spallanzani dit cependant qu’on a exploité dans le district de
Feltrel, état de Venise, du Mercnre sulfuré disséminé dans un granite.
M E K C U R E . 2 q/J £>
«n trouve aussi dans les terreins volcaniques. Dolomieu
dit avoir observé du Mercure sublimé dans un ancien
volcan à Santa-Fiora.
Les métaux qui l’accompagnent le plus communément
sont le plomb sulfuré (à Moersfeld, et à Lamure
près Grenoble ), le zinc sulfuré (dans ce dernier lieu ),
le fer oxidé, Ip fer sulfuré (à Meniidot ) , l’argent, le
cuivre gris, le cuivre malachite, le cuivre azuré , &c.
Les principales mines de Mercure sont :
En Espagne ; celles d’Almaden, dans la province de
la Manche : ce sont de puissans filons de grès intimement
pénétrés de cinnabre, et traversant une montagne
qui est elle-même composée de grès. Les salbandes de
ces filons sont d’ardoise. Cette mine rend de 5,coo a
26,000 myriagrammes de mercure par an 1.
En France ; celles du département du Mont-Tonnerre;
elles sont situées sur la pente occidentale et vers
l’extrémité septentrionale de la chaîne du Mont-Tonnerre,
entre ‘VVolsftein et Kreulznach, dans une partie
du ci-devant Palalinat, et sur quelques points qui dépendent
du pays des Deux-Ponts.
Toutes ces mines sont, ou en masses dispersées çà et
là, ou en filons très-irréguliers dans leur puissance y
leur direction et leur richesse. Les montagnes qui les
renferment semblent avoir été bouleversées, et sont composées
de grès, de cornéeune, d’argile ferrugineuse, de
Principale*
u n e s . Espagne»
schiste, &c. Le Mercure natif, le Mercure argentai et le
Mercure sulfuré que l’on y rencontre, ont pour gangue
tantôt une argile Klhomarge blanche, tantôt une argile
stéatiteuse, tantôt du fer hématite ou du fer ocreux..
On y trouve assez souvent du bitume liquide , et même
1 M. Hoppensaclc dit que la montagne est composée de schiste
argileux de couleur giise coupé par des couches puissantes de
brèches , dans lesquelles on remarque des fragmens calcaires et du
schiste bitumineux. Les fdons, au nombre de six, sont d’une puissance
très-irrégulière. Le cinnabre a pour gangue du quartz, ( Journal des
Mines, ïï° 9l. )
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