Crissement.
Lieux.
Succin se distingue du raellite par sa fusibilité. Pour 1«
distinguer du copal, il faut avoir recours à une expérience
indiquée par M. Haiiy. En faisant chauffer du
copal à l'extrémité d’une lame de couteau , il brûle en
tombant par gouttes qui s’aplatissent par leur chute\
le Succin brûle avec bruissement et une sorte de bouillonnement,
et quand il se détache, il rebondit sur le plan
où il est tombé.
Le Succin paroît appartenir exclusivement aux ter-
reins de dernière formation , notamment aux atterris—
semens sabloneux, mais anciens ; il se trouve en petites
couches irrégulières et sans suite , et plutôt encore en
rognons épars. Il accompagne assez ordinairement les
ligniles, il est même adhérent à leurs masses.
On dit aussi qu’on l’a trouvé en grains disséminés
dans de la houille au Groenland, au Kamtchatka et à
Oslavan en Moravie,,
Le Succin renferme quelquefois des insectes qui y
sont assez bien conservés '. De Born dit y avoir observé?
un morceau de zoophyte du genre gorgonie.
Les lieux où l’on trouve le Succin en quantité notable,
ne sont pas très-mullipliés. La principale exploitation
de ce combustible minéral se fait dans la Prusse
orientale, sur les bords de la mer Baltique, entre Königsberg
et Memel. On l’extrait des dunes sablonneuses qui
bordent le rivage. Il y en a une extraction suivie et régulière
près de Königsberg. On a rencontré, avant d’arriver
au Succin, des bancs de sable, un lit d’argile mêlée de
cailloux roulés , enfin une couche de bois bitumineux
et ferrugineux. On a trouvé le Succin en petites veines
horizontales dans l’intérieur même de ce bois fossile et en
rognons épars, ou accumulés sous cette masse de bois.
Le Succin se trouve encore dans un grand nombre 1
1 11 faut prendre garde qu'on e6t parvenu à introduire des il.sectes
dans le Succin avec une telle adresse, qu’il est difficile de distinguer
celui qui eu renferme naturellement de celui dans lequel ils ont été
introduits par l'art.
de lieux delà partie sablonneuse de la Pologne, quelquefois
à une grande distance de la mer. ( Guettaev. )
On l’y trouve mêlé avec des fruits du pinuç abies.
(Alex. Sapieha.) — Celui qu’on recueille en Saxe,
dans ie voisinage de Pretsch, est renfermé dans une
couche de terre bitumineuse mêlée de bois fossile. — On
le trouve sur les rivages de la mer Glaciale, dans le
golfe de Kara,en petits fragmens roulés mêlés avec de
gros fragmens de bouille. ( P allas. )
On cite aussi du Succin en France, près de Sisleron,
département des Basses-Alpes. — On en connoît deux
mines dans la province des Asturies en Espagne : celui
de Coboalles, évêché d’Oviedo, est fissile ; il est engagé
dans de la houille. ( L ucas. ) — Enfin on en a trouvé
en Suède', — sur les côtes de Gênes, — sur celles de
Sicile , &c.
Le Succin étoit connu des anciens, et peut-être même Annotation»,
dès le temps d’Homère. Il s’est fait remarquer depuis
long-temps par la propriété qu’il possède de s’électriser
par frottement plus aisément qu’aucune autre substance
minérale, et d’acquérir alors la faculté d’attirer les corps
légers. Sa nat ure a été aussi l’objet de plusieurs hypothèses.
On r 'a regardé généralement comme une résine fossile et
un peu altérée par la minéralisation. M. Patrin fait voir
la difficulté que l’on trouveroit à expliquer par cette hypothèse,
la grosseur de ses morceaux, sa parfaite identité
dans tous les climats, et l’existence très-habituelle des
insectes dans son intérieur.
Dans toutes les hypothèses, il devra rester comme la
bouille , le lignite , &c. au nombre des combustibles
minéraux, tant qu’on n’aura pas prouvé que son origine
et sa nature sont entièrement végétales.
On fait avec le Succin taillé et poli, des ornemens et Usag«».-
des bijoux très-recherchés par les orientaux. Les plus
gros morceaux de Succin ne passent guère en poids six
kilogrammes. C’est principalement à Königsberg qu’on
travaille celte matière.