Caractères
êtes terreins
à Tourbe.
dans quelques parties des tourbières de la Hollande que
l ’on nomme Moors.
La Tourbe se trouve aussi en petits amas isolés formés
dans le fond des mares très-peu étendues.
Les terreins a Tourbe ou tourbières ont des caractères
particuliers qui les font aisément reconnoîlre.
Ils ont une véritable élasticité, sur-tout quand ils sont
humides; en sorte qu’onfait remuer une grande étendue
de ces terreins en frappant sur un de leurs points. Cette
élasticité peut même aider à sauter, et c’est au moyen
de cette singulière propriété que les Hollandais franchissent
facilement des fossés de six mètres de large
creusés dans les tourbières.
Les terreins à Tourbe , en s’iiriprégnant d’eau, se
gonflent et prennent alors une forme un peu convexe ;
ils -acquièrent sourdent une certaine mollesse qui ne
permet pas d’y marcher sans y enfoncer. Ce* n’est pas
dans cet état qu’ils sont le plus dangereux ; mais ifs le
deviennent réellement, et sur-tout pour l’étranger sans
guide qui s’y engage indiscrètement, lorsqu’ils sont
encore mous et recouverts d’une croûte mince de limon
ou de Tourbe desséchée qui leur donne l’apparenee
d’un sol ferme, mais qui se brise sous les pieds.
L ’élasticité et la mollesse des terreins à Tourbe leur
donnent deux propriétés assez remarquables; x°. celle
de repousser les corps légers, tels que les pieux de bois
que l’on veut y enfoncer ; 2°. celle d’absorber peu à peu
les corps lourds, tels que les pierres et les inslrumens de
fer abandonnés à leur surface.
Lorsque ces terreins sont à nu , qu’aucun terreau
végétal ne les recouvre , ils ne sont point propres à la
culture , il n’y croît que des plantes aquatiques trop
dures pour servir de fourrage, tels que les laiches, les
scirpes, les choins, &c.
Les tourbières sont ordinairement couvertes d'eau I
mais il arrive aussi qu’elles recouvrent de l’eau et qu’elles
«agent à sa surface ; alors elles deviennent d’une élaslicité
eneore plus remarquable. Lorsque ces masses de
Tourbe ne sont point liées aux bords du bassin qu’elles
recouvrent, elles flottent librement à sa surface, et offrent
le spectacle d’îles flottantes, qui sont souvent embellies
par de nombreuses plantes aquatiques , et qui peuvent
même soutenir des hommes et des animaux.
Les-tourbières se trouvent plus ordinairement dans
les lieux bas , dans le fond des vallées dont la pente est*
peu rapide, que dans les petites vallées des hautes montagnes.
Cependant on en trouve aussi à la plus grande
élévation que puisse atteindre la végétation. Le Bloksberg
ou Brucbberg, laTnonlagne la plus élevée du
Hartz, offre de la Tourbe à son sommet. Les cols des
Alpes et des Pyrénées présentent souvent des amas de
Tourbe d’une étendue toujours très-bornée, comme
l’est celle des lacs de ces montagnes. On connoît de ces
masses de Tourbe isolées qui n’ont que dix à douze
mètres de diamètre.
On distingue dans une couche de Tourbe des qualités
différentes : la Tourbe la plus superficielle est lâche , et
composée de végétaux entrelacés à peine décomposés.
Elle porte le nom de bousin ou de Tourbe fibreuse.
A mesure que l’on s’enfonce dans la couche, la Tourbe
devient plus compacte et plus noire, les végétaux qui la
composent sont beaucoup moins apparens , au point
qu’ils sont à peine visibles dans les dernières assises :
ou l’appelle alors Tourbe limoneuse. Les raisons de celte
différence sont aisées à saisir. On conçoit que cette
Tourbe profonde, beaucoup plus ancienne que la première,
a eu le temps de se former complètement, et
que le poids de l’eau et de la Tourbe qui la recouvre
lui a donné , en la comprimant, la compacité qu’on lui
remarque.
Les tourbières renferment des substances assez variées.
On y trouve, comme nous l’avons déjà indiqué,
des petites couches de sable , d’argile et même de craie,
que des alluvions paroissent y avoir transporté pendant
Ce qu'on
troi:ve dans
La Tourbe,