C a ra c tè re s»
Crissement
* t lieux.
iTe E s p . F E R N A T I F \
XjE Fer natif n’a pas précisément tons les caractères
du Fer forgé : il est plus blanc que lui, souvent encore
plus malléable et moins sujet à la rouille ; sa pesanteur
spécifique est ordinairement inférieure.'Il doit sa couleur,
et peut-être sa grande malléabilité , au nickel
qu’il renferme assez constamment; M. Proust I’avoit
soupçonné , et ce soupçon paroît actuellement confirmé.
Sa légèreté apparente lui vient des cellules assez
nombreuses , quoique fort petites, que l’on y remarque.
On a trouvé du Fer natif dans deux positions très-
différentes* ce qui semble lui assigner deux sortes d’origines.
Dans le premier cas il s’est rencontré à la surface de la
terre en masses souvent très-considérables, et isolées an
milieu d’un terrein qui ne contient point de mines de
Fer, et qui souvent n’est pas de nature à en renfermer.
Ces masses sont criblées de cellules à-peu-près sphériques
, qui renferment une matière vitreuse. Nous nous
bornerons à rapporter les exemples suivans :
i°. Une masse pesant environ 60 myriagrammes,
a été trouvée en Sibérie , près des monts Kemir, entre
Krasnojarsk et Abakansk ; elle étoit entièrement composée
de Fer métallique très-blanc et très-malléable* remplie
de cavités sphériques, qui renfermoient une matière
vitreuse, jaunâtre et transparente. On ne trouva à len teur
de cette masse aucune trace de scories * mais elle
étoit enveloppée d’une croûte ferrugineuse , et située
sur la croupe d’une montagne, qui renferme vers son
sommet un filon de minerai de Fer d’un bleu noirâtre,
contenant 70 p. § de Fer. Les Tartares regardoient
ce Fer comme une pierre sacrée et tombée du ciel.
[Pallas.) Cette masse est maintenant dans la collection 1
1 Gediegen eisen, le Fer natif, B r o c h ,
de l’Académie des Sciences à Pétersbourg. Elle contient
0,98 | de Fer sur 0,01 | de nickel. (K l a p r o t h .)
2°. Une autre masse de i 5oo myriagrammes assez
semblable à celle de Sibérie, a été trouvée dans l’Amérique
méridionale, près de Saint-Yago dans le Tucu-
man, au lieu nommé Olumpa. Le Fer qui la compose
est caverneux comme celui de Sibérie , et contient
comme lui du nickel. Cette masse est située au milieu
d’une immense plaine qui ne présente aucune pierre ;
elle est enfoncée en partie dans une terre argileuse. Ont
trouve aussi, d’après M. Humboldt, dans le Pérou et
au Mexique près de Toluca, des masses de Fer natif
éparses sur les champs, et semblables à celles que l’on
vient de décrire.
5°. Les Maures exploitent en Afrique, sur les bords
du Sénégal, une masse immense de Fer malléable , qui
a cependant besoin d’être forgé avant d’être employé,
( JVa l l e r i v s . )
4°. On a aussi trouvé en Bohême une masse de Fer
natif assez semblable à celle de Sibérie. Les globules,
vitreux y sont moins abondaris et entièrement opaques.
5°. Une masse pesant environ 800 myriagrammes a
été trouvée à Aken, près de Magdeboiïrg, sous le pavé de
la ville; elle avoit, dit M. Chladni, les qualités de l’acier.
6°. Il y a dans le cabinet de Vienne une masse qui
pèse environ 35 kilogrammes, et qui est semblable en
tout aux précédentes ; elle est composée de 0,96 i de
Fer, et de o,o34 de nickel. { K l a p r o t h .) Elle est tombée
de l’atmosphère en 1751 à Hraschina, près d’Agram
en Croatie ; elle parut dans l’air comme un globe de feu.
L ’existence de ces masses isolées a paru difficile à
expliquer. L ’opinion le plus généralement reçue actuellement,
est qu’elles sont tombées de l’atmosphère, et
qu’elles sont dues à ces météores , en forme de globes
de feu , dont l’apparition est assez fréquente. Nous
reviendrons sur cet article intéressant en traitant des
pierres et des roches qui ont éprouvé l’action du feu.