Gissement.
Lieux.
d un brun noirâtre mêlé de roussâtre ; elle a la cassure
et 1 aspect terreux, à grain fin , elle est assez tendre ,
meme friable , assez douce au toucher , et prend de
1 éclat par la raclure. Elle est presque aussi légère que
1 eau. Elle brûle en répandant une fumée d’une odeur
désagréable.
Non-seulement elle renferme souvent des débris de
végétaux, mais elle présente elle-même quelquefois la
texture du bois , sans avoir jamais ni la couleur, ni
1 éclat, ni la dureté des variétés précédentes.
Le Lignite terreux brûle assez facilement pour être
employé comme combustible. Il donne une chaleur
douce et égale, mais il répand une odeur ordinairement
désagréable et quelquefois assez agréable.
Il se trouve, tantôt au milieu desterreins secondaires,
dans le voisinage des mines de houille ; tantôt, et même
plus souvent, dans les terreins de transport.
Nous citerons comme.exemple authentique de cette
variété, le Lignite terreux des environs de Cologne,
connu dans le commerce , sous le nom de terre de
Cologne ; on l’exploite à peu de distance de cette ville ,
près des bourgs de Brühl et de Liblar ; ce Lignite
forme des couches fort étendues et de 8 à 10 mètres
d’épaisseur, qui sont situées sous des plateaux assez
élevés. Il est recouvert, immédiatement d’une couche
plus ou moins épaisse, de cailloux roulés qui sont des
quartz et des jaspes de la grosseur d’un oeuf, et repose
sur un banc d’argile blanche d’une épaisseur inconnue.
Le banc de Lignite est homogène, mais on y trouve des
végétaux fossiles très—bien conservés. Ce sont : i°. des
troncs d’arbre couchés les uns sur les autres , sans
aucun ordre ; ces bois sont noirs ou rougeâtres , ordinairement
comprimés ; ils s’exfolient facilement en se
desséchant à l’air libre. Les uns appartiennent à des
vient de l’Italie ou de l’O rient, ne renfermant rien de combustible,
ne peut appartenir à cette espèce.
arbres dicotylédons , d’autres sont des fragmens de
palmiers. Parmi ceux-ci, M. Coquebert-Montbret en a
découvert qui sont remplis d’une multitude de petits
corps ronds pyriteux, semblables à des grains de plomb
à chasser *. Ces bois brûlent fort bien et même avec
un peu de flamme ; 20. des fruits ligneux de la grosseur
d’une n o ix , et qui ont été reconnus pour être
ceux d’une espèce de palmier (areca). Le Lignite de
Cologne renferme environ 0,20 de cendre un peu alcaline
et ferrugineuse. {A n t .-Lt Brongniart.) Ses usages
sont assez multipliés ; l’exploitation s’en fait à ciel
ouvert avec une simple bêche : mais pour le transporter
plus commodément on l’humecte et on le moule
dans des vases qui lui donnent la forme d’un cône
tronqué.
On r emploie comme combustible dans tous les environs
de Cologne. Il brûle lentement mais facilement,
et sans flamme, à la manière de l’amadou ; il donne
une chaleur assez vive et laisse une cendre très-fine.
Cette cendre étant regardée comme un très-bon engrais,
on brûle pour l’obtenir une partie de ce Lignite
sur le lieu même de l’exploitation.
La terre de Cologne est sur-tout employée comme
couleur pour la peinture en détrempe, et même pour
la peinture à l’huile. Les Hollandais s’en servent pour
falsifier le tabac ; lorsqu’elle n’y est pas ajoutée en trop
grande quantité, elle donne au tabac une finesse et un
moelleux que l’on y cherche, et ne peut nuire en aucune
manière. {Fartas.)
On dit qu’on trouve aussi ce Lignite dans la Hesse ,
en Bohême , en Saxe , en Islande , &c. ( Brochant. )
Mais comme il y a eu confusion entre ce combustible 1
1 M. Heim a remarqué dans le Lignite de Kalten-nordheim en
Thuringe , des petits corps sphériques alongés semblables à une
gousse à deux loges. M. Blumenbach pense que ce sont des capsules
bivalves uniloculaires. ( Journal des M ines, n® ro5.)
Usages