Caractères.
Les métaux fragiles sont ceux qui ne peuvent s’alort-
ger ni sous le choc du marteau ni par la pression du
laminoir ; ils sont assez nombreux, et les nouveaux
métaux qu’on découvre se placent presque tous dans
cet ordre. Ils sont en général plus difficiles à réduire en
culot métallique que les autres. Tous sont oxidables par
le contact de l’air; les quatre premiers sont susceptibles
de passer à l’état d’acide par un excès d’oxidalion. Nous
commençons parles métaux fragiles, parce que ce sont
en général ceux dans lesquels les caractères métalliques
sem blent être le moins développés, et qui se rapprochent
le plus par leur fragilité et par leur réduction difficile,
des substances terreuses.
i er G e n r e . A Ï I S ENI C .
Sous quelque forme que l’Arsénic se présente, il se
fait toujours assez facilement reconnoître par sa propriété
de répandre une odeur d’ail très-piquante lorsqu’il
est chauffé sur des charbons. Dès qu’on a senti
une fois celte odeur, on ne peut la confondre avec celle
d’aucune autre substance. L ’antimoine oxidé donne,
il est vrai, une odeur analogue , mais elle est moins
piquante que celle de l’A rsénic, et avec un peu d’habitude,
on saura les distinguer.
Cenendant cette habitude n’étant point acquise par
tout le monde , il faut ajouter quelques caractères plus
précis a ce premier signe. La grande volatilité de l’Arsénic
sous forme de fumée blanche , volatilité telle, que
ce métal est sublimé avant d’être fondu, le distingue,
suffisamment de l’antimoine ; enfin l’oxide de ce dernier
métal déjà préparé est assez fixe, celui d’Arsénic
est, au contraire, très-volatil.
L ’Arsénic en masse est un métal extrêmement fragile
et même friable, d’une couleur noire , brillante lorsque
sa surface est renouvelée par une cassure fraîche,
mais se ternissant promptement par le contact de l’air.
Sa cassure est grenue, quelquefois un peu lamelleuse ou
écailleuse. La texture de l’Arsénic du commerce est:
lâche et comme poreuse.
La pesanteur spécifique de l’Arsénic extrait de ses
minerais est, suivant Bergman, de 8,3o8.
L ’Arsénic brûle avec une flamme bleuâtre ; son oxide
est blanc et même limpide ; il ne communique aucune
couleur au verre.
i re E s p . A R S E N I C N A T I F . Ha 'ùy. 1
I l a tous les caractères que nous venons d’attribuer à Caractère».
l’Arsénié retiré de ses mines ; mais il a presque toujours
une texture plus compacte que cet Arsénic ; il est aussi
moins friable. Sa pesanteur spécifique, donnée par Bris-
son, est cependant très-inférieure à celle de l’Arsénic
préparé ; elle est de 6,72 à 5,76, Ce métal ne s’est point
encore présenté cristallisé.
L ’Arsénic natif est rarement pur ; il contient quelquefois
un peu d’or et d’argent, et souvent du fer, qui
reste sous forme de scorie lorsqu’on a volatilisé l’Ar-
sénic.
1. Arsénic natif concrétionhé. Ha 'ùy~. Il est en masses Variétés,
mamelonnées ou tuberculeusès, composées de lames
convexes placées à recouvrement les unes sur les autres, à
la manière des lames qui composent les coquilles. C ’est ce-
qui lui a fait donner le nom d’Arsénic testacé. Ort trouve
quelquefois au centre de ces tubercules un noyau d’argent
antimonié.
». Arsénic natif sféculaire, ETalr. II. recouvre la
surface de différentes pierres sous forme de couches
minces, ayant le brillant métallique.
Les pierres sur lesquelles on le voit, sont toujours des
portions de salbandes de filons, et on dirait que ce
minerai doit son éclat au frottement des parois du fiion
contre la roche. *
* Gediegenes arseaikt l’Arsénic natif. B roc H.