a. L e minium. C’est un oxide de Plomb d’un rouge
vif; sa préparation est assez difficile, et tient à des soins
de détail que nous ne pouvons faire connoîlre ici.
Le fourneau dans lequel on le fait en Angleterre,
est un fourneau à réverbère à deux foyers. Ces foyers
n’ont point de grille. La bouche devenant latérale ,
la houille qu’on y emploie brûle lentement. On lait
fondre le Plomb dans le bassin peu profond, qui est
pratiqué au milieu de ce fourneau, et en le remuant
continuellement, on le convertit en une poussière ou
oxide d’un beau jaune , qu’on nomme massicot. Ou
recueille cet oxide, on le broyé, et on le lave pour en
séparer le Plomb métallique , ou celui qui seroit mal
oxidé, et on reporte le massicot sur le sol du fournêau
à réverbère. On le chauffe de nouveau par réverbération
pendant quarante à quarante-huit heures ; il se
convertit en minium, qui ne prend sa belle couleur
rouge qu’en refroidissant.
Le massicot et le minium servent dans la peinture à
l ’huile.
La litharge dont nous avons parlé plus haut, et qui est
un oxide jaune fondu, est employée, ainsi que le minium,
dans les verreries pour faire ce que l’oA appelle le
cristal. Ils donnent au verre une plus grande fusibilité,
plus de pesanteur , une puissance réfractive beaucoup
plus grande, enfin une transparence complète, non-
seulement en brûlant, comme le manganèse, les corps
combustibles qui peuvent altérer la diaphanéité du
verre , mais aussi en dissolvant et décolorant l’oxide de
fer qui pourroit s’y trouver.
Ces mêmes oxides de Plomb, seuls ou fondus en cristal
très-tendre avec les matériaux du verre, servent à
donner le vernis ou la'couverte aux diverses sortes de
faïences. Dans le premier cas seulement, c’est-à-dire
lorsqu’ils sont seuls , ils peuvent être nuisibles à la
santé.
Ce n’est point à ces usages que se borne l’emploi du
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Plomb et de ses préparations. Ses oxides entrent dans
la composition des emplâtres ; ils servent à rendre siccatives
les huiles grasses.
L ’acélile de Plomb liquide est employé dans la teinture
et dans la médecine externe.
Les oxides de Plomb sont des poisons. Les vapeurs
mêmes de ce métal sont dangereuses, soit qu’elles
s’élèvent du métal en fusion , soit qu elles viennent des
couleurs qui sont faites avec ses oxides. Cependant on a
osé employer ces oxides pour enlever au vin gâté son
goût acerbe. On sent combien une telle fraude est dangereuse
et coupable.
III. Traitement métallurgique et usages de VArgent.
L e s mines d’Argent proprement dites, sont, comme
nous l’avons déjà annoncé, très-peu nombreuses. La
plupart des mines qui portent ce nom, sont des minerais
de plomb sulfuré argentifère. Nous venons d’en parler
dans le paragraphe précédent. Il ne sera donc question,
dans celui-ci que des minerais traités particulièrement
pour l’Argent. Le cuivre et le plomb qu’on en relire
quelquefois, ne sont plus ici que des métaux accessoires.
Nous diviserons ces minerais en deux sortes : i°. les
mines d’Argent natif; 20. les mines d’Argent minéralisé
qui ne contiennent ni plomb ni cuivre sulfures, ou qui
n’eu contiennent qu’une très-petite quantité.
1 . Mines d’Argent natif. Ces mines sont les plus Argent natif
rares en Europe, où la plus remarquable est celle de
Kôngsberg ; mais il y en a beaucoup en Amérique. On
en retire l’Argent par deux moyens, Yimbibition et
Yamalgamation.
YJimbibition consiste à s’emparer de l’Argent natif imhibitioa.
au moyen du plomb. C’est un procédé très-simple, et
qui est en usage à Kongsbei’g. On fait fondre dans le
bassin d’un fourneau d’affinage 1 à-peu-près parties
Y
1 O u d é c r ir a c e fo u r n e a u à l ’a r t i c le d u c u iv r e .
K.