Li Or est un des métaux les. plus anciens ; il ne sè
trouve en filon que dans les terreins de cristallisation :
0111 observe assez ordinairement dans les granités, dans
les gneisses et dans les autres roches micacées, que l’on
regarde comme de première formation. Dolomieu assure
meme que 1 arsenic aurifère n’est point en filon dans
les roches, mais qu il y est empâté et semble en faire
partie.
Cependant l’Or est plus communément contenu dans
des filons qui traversent des montagnes d’amphibole
hornblende, de cornéenne, de trapp primitif ( à Edel-
fors), de calcaire primitif, &c.
Les filons qui contiennent de POr, et qui traversent
des montagnes de granité, de gneisse et même de schiste
micacé, sont ordinairement de quartz. Le jaspe sinople,
le felspath, la chaux carbonatée , la baryte sulfatée sont
aussi les gangues de l’Or. Les minerais qui accompagnent
le plus fréquemment ce métal, sont le fer sulfuré ( à
Edelfors), l’argent rouge, l’argent sulfuré (à Chremnitz),
le plomb sulfuré ( en Transilvanie), l’arsénic ferrifère
( à Goldestahl en Transilvanie ), &c. On le trouve aussi
mêlé avec le manganèse, le cobalt gris, le nickel, le
cuivre malachite (au Pérou), &c. Il paroît cependant
qu’on% trouvé, mais rarement, de l’Or natif dans des
fossiles, et par conséquent dans des substances d’une
foi ma lion que 1 on regarde comme secondaire. Tel est
1 Or qui recouvre des bois pétrifiés pénétrés de silice,
enfouis à 5o mètres de profondeur dans une brèche
argileuse 1 dans la mine de Vorôspatak, près d’Abro-
banya, en Transilvanie ( D e x o k n ) -, tel est celui que
M.Patrin a trouvé enveloppé d’argent muriaté dans la
mine de Zmeof en Sibérie.
L ’Or est peut-être encore plus commun dans les
M. J. Esmark regarde cette roche comme un porphyre à base
argileuse ; il dit que dans les mines de Kirnik l'Or se trouve en
veinules dans une espèce de trapp. Il confirme l’observation de l'Or
natif contenu dans du bois pétrifié.
terreins.d’alluvion que dans ceux que nous venons de
citer. C’est sa seconde manière d’être dans la nature. On
le trouve disséminé sous forme de paillettes dans les sables
siliceux, argileux et ferrugineux, qui forment certaines
plaines, et dans le sable d’un grand nombre de rivières.
Les paillettes se réunissent en plus grande quantité dans
les angles rentrans des rivières. On les trouve aussi plus
abondamment dans le temps des basses eaux, et sur-tout
après les orages qui ont fait grossir momentanément les
torrens et les rivières, que dans tout autre moment.
On a cru que l’Or qu’on trouve dans le lit des rivières
avoil été arraché par les eaux aux filons et aux roches primitives
que traversent ces courans. On a même cherché à
remonter à la source des ruisseaux aurifères, dans l’espe-
rance d’arriver au gîte de ce métal précieux ; mais il paroît
qu’on s’éloit formé une fausse opinion sur l’origine de
ces sables aurifères. L ’Or que l’on y trouve appartient
aux terreins lavés par les eaux des rivières qui les traversent.
Celte opinion émise d’abord par Delius, ensuite
parDeborn,Robilant, Balbo, &c. est fondée sur plusieurs
observations. 1°. Le sol de ces plaines contient souvent
à une certaine profondeur et dans plusieurs points des
paillettes d’O r, que l’on peut en séparer par le lavage.
3°. Le lit des rivières et des ruisseaux aurifères contient
plus d’Or, après les orages tombés sur les plaines que parcourent
ces ruisseaux, que dans toute autre circonstance.
3°. Il arrive presque toujours qu’on ne trouve de l’Or dans
le sable des rivières que dans un espace très-circonscrit ;
en remontant ces rivières , leur sable ne contient plus
d’Or, et cependant si ce métal venoit des rochers qu’elles
• traversent dans leur cours souterrain, il devroit non-
seulement se rencontrer jusqu’au point d’où elles partent,
niais se trouver même avec d’autant plus d’abondance,
qu’on approcheroil davantage de leurs sources. L ’observation
prouve le contraire : ainsi l’Orco 11e contient de
l’Or que depuis Pont jusqu’à sa réunion avec le Pô. Le
Tesin ne donne de l’Or qu’au-dessous du lac Majeur, et