de la cheminée : ce mur doit garantir les ouvriers de la
trop grande ardeur du feu *f
Une cavité carrée (C ) , garnie de plaques de fonte
très-épaisses, est pratiquée dans le sol élevé du fourneau.
Elle est destinée à servir de creuset, ou plutôt à contenir
l ’espèce de creuset de brasque qu’on doit y former ; de
forts soufflets dirigent leur vent dans cette cavité.
La tuyère (if) des soufflets s’appuie sur une des plaques
de côté (a), nommée vartne ; celle qui est en face
porte le nom de contre-vent {v) ; celle qui est à gauche
de la tuyère s’appelle rustine (r). Enfin, celle qui est à
droite (h) , ou en face de la rustine, est percée d’un
trou (£) destiné à la sertie des laitiers : cette ouverture
porte le nom de cltio.
Lorsqu’on se dispose à affiner de la fonte, on commence
par former le creuset proprement dit. On remplit
la cavité carrée qui vient d’être décrite, avec de
la poussière de charbon bien battue qu’on nomme
brasque légère : un ouvrier creuse une cavité hémisphérique
dans celte masse de poussière de charbon ; il y
place les morceaux de fonte à affiner : il entoure le tout
de charbons de bois allumés ; le feu est bientôt porté à
un haut degré d’intensité par le Vent des soufflets.
Travail. La fonte ne tarde pas à entrer en fusion ; on la maintient
quelque temps dans cet état, ayant soin de diriger
le vent des soufflets sur sa surface : Un ouvrier écarte
même les scories qui abritent la surface du bain de
fonte du contact de l’air. L ’objet, de celte pratique ést de
faire brûler par l’air extérieur et par celui des soufflets,
le carbone contenu dans la fonte ; et pour hâter dette
combustion, l’ouvrier remue continuellement la fonte
avec le ringard. A mesure que le charbon est brûlé par
l’oxigène de l’oxide de fer et par celui de l’atmosphère,
le Fer passe à l’état métallique, et devient moins fusible ;
il se forme dans le bain de fonte des grumeaux de Fer
* Ces parties n’ont p o u t été mises dans la figure.
métallique que l ’ouvrier cherche à rapprocher en une
seule masse. Cette masse poreuse porte le nom de loupe,
renard ou masse ( pl. i6, Jig. 6 , A ) . Lorsqu’elle est
d’une grosseur convenable, l’ouvrier la retire hors du
creuset, et la roule sur une plaque de fonte qui est sur
le sol de l’atelier. Alors plusieurs ouvriers la frappent
avec de lourds marteaux, font suinter le laitier abondant
qui tenoit ses parties séparées, et lui donnent une
forme à-peu-près sphérique ; cette opération préliminaire
s’appelle fouler la loupe. On la porte alors sous
le martinet pour commencer à la forger ; et cette autre
opération , que nous regarderons comme la première,
se nomme le cinglage de la loupe.
Le martinet {pl. 16, jig. 5, ) , est un gros marteau Martinet.
de fonte douce ou de Fer, pesant environ 45o kilogr. ;
il est emmanché à l’extrémité d’une longue solive et
mis en mouvement par une machine à eau ou par une
machine à vapeur. Il frappe avec une grande force, et
avec une vitesse variable , selon la volonté de l’ouvrier,
sur une forte enclume ( a ) enfoncée en partie dans la
terre, et portée sur un massif de charpente solidement
scellé. Cette enclume est de la même nature que le marteau
, et a à-peu-près la même forme que lui.
La loupe cinglée sous le martinet, et continuellement
retournée par l’ouvrier chargé de cette opération, prend
la forme d’un prisme court à huit pans, quatre larges et
quatre étroits {jig- 6, B). On la nomme pièce. On reporte
la pièce au feu, en la tenant sous le vent des soufflets
au moyen de fortes tenailles. Lorsqu’elle est suffisamment
chaude, on la replace sous le martinet, et on ne
frappe que sur le milieu de la pièce. Elle s’alonge
et s’amincit dans cette partie, en conservant une masse
à chacune de ses extrémités. Elle porte alors lé nom
d’encrenée (C).
L ’encrenée est de nouveau portée au feu , et forgée de
manière qu’une des masses de ses extrémités disparoisse ;
alors elle représente une large bande de Fer terminée
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