Par le cri• lie.
Dans les
caisses en
tombeaux.
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et celui qui vient des menus débris des travaux ou de*
la poussière du cassage. On le jette dans un crible
cylindrique, et on plonge ce crible rapidement, et à
plusieurs reprises , dans une cuve pleine d’eau ; de
manière que l’eau qui entre par le fond , soulève les
patlicuîes minérales , les sépare et les tient un instant
suspendues ; après quoi elles se précipitent, en suivant
à-peu-près l ’ordre de leur pesanteur spécifique. Ce
crible est plongé, tantôt par le laveur, et tantôt par une
bascule que fait mouvoir le laveur. Pour que l’opération
se fasse bien, il faut que le crible ne reçoive qu’une
seule espèce de mouvement, celui de haut en bas et
celui de bas en haut ; alors le minerai se sépare non-
seulement de sa gangue, mais, s’il y en a de diverses
pesanteurs spécifiques, il forme dans le crible autant de
couches distinctes ; le laveur les enlève facilement avec
une spatule. On nomme cette opération lavage à la
cuve , ou criblage par dépôt.
Quelquefois ( comme à Poullaouen ) les cribles sont
coniques, et tenus au moyen de deux anses par un seul
ouvrier. Au lieu de recevoir un seul mouvement,
comme dans l’opération précédente, le crîbleur lui imprime
successivement des mouvemens très-variés, mais
déterminés par la pratique ; leur but est de séparer les
parties pauvres du minerai des parties riches, afin de
soumettre les premières au bocardage.
Les différentes méthodes de lavage que nous venons
d’indiquer, n’ont eu pour objet jusqu’à présent que
de trier grossièrement un minerai qui étoit à l’état de
sable -, mais à mesure que le triage avance, les matières
à trier par le lavage deviennent plus fines, et exigent de
nouvelles manipulations et d’autres précautions. C ’est
ici que commence le lavage sur les tables , parmi lesquelles
nous placerons celles que l’on nomme caisses
allemandes ou caisses en tombeaux (p l. 3, I, II).
Ces caisses sont rectangulaires, ayant environ 3 mètres
de long sur 5 décimètres de large ; leurs rebords sont
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élevés de 5 décimètres; elles sont inclinées d’environ
■4 décimètres. A leur chevet1 est placée une espece d auge
(B) ou de boîte sans rebord du côté de la caisse, et sur
laquelle on met le minerai à laver. Le minerai qu’on
lave dans ces caisses vient ordinairement des premiers
canaux du labyrinthe du bocard ; il est trop fin pour
être lavé au crible, et encore trop gros pour etre lave
sur les tables. Au-dessous de cette auge passe un conduit
(a) qui verse par-dessus le rebord (b) du chevet de
la caisse, une nappe d’eau qui peut s’écouler par des
trous percés dans le rebord (c) du pied de la caisse. Le
laveur jette sur la table une partie du minerai placé
dans l’auge ; il ramène vers la tête de la table avec un
rouable le minerai que l’eau entraîne , de manière qu’il
n’y ait que les parties terreuses et le minerai fin qui
soient e’nlevés. Ces parties se déposent, selon l’ordre de
leur pesanteur spécifique, dans les canaux (C), ou labyrinthes,
qui font suite à ces caisses.
On voit que ces diverses opérations tendent à séparer
le minerai non-seulement en gros sable de minerai et
en sable fin, mais encore à diviser ce dernier en minerai
fin et pur, et en minerai fin, mais impur.
Pour parvenir à la séparation la plus complété du
minerai et des matières terreuses , il faut laver encore
le minerai fin sur des tables où le courant d’eau moins
rapide opère plus complètement, mais aussi plus lentement,
cette dernière séparation.
Il y a plusieurs sortes de tables â laver, qui sont em- Sur les tn*
p,l oye, es, ^o u successivement, pour .l a me. me espe, ce d-, e lie s .
minerai, ou séparément, selon le minerai que l’on a à
traiter, et d’après la confiance qu’on leur donne. Nous
les diviserons en deux classes principales. La première
1 Nous nommerons chevet la partie haute , et pied, l’extrémité
basse des tables à laver. Nous passons par-dessus les détails de l’introduction
de l’eau , du lavage, et des antres manipulations. On se
sert de ces caisses à Poullaouen, au H artz, &c.