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Caractères.
16e G e n r e . F E R *<
I^e Fer répandu sur la terre avec une bienfaisant«
profusion, s’offre sous des formes très-variées. Il est uni
aux autres minéraux dans des proportions si différentes,
qu’il est difficile de déterminer les limites qui séparen
les substances, que l’on nommera minerai de fe r , de
celles qui ne contiennent ce métal que comme prmc.pe
accessoire. En supposant cette détermination faite avec
une suffisante précison, il reste encore à trouver des
caractères communs et faciles à observer pour reconnoître
tous les minerais de Fer. .
Le Fer métallique a un caractère tranche, celui d etre
atlirable à l’aimant. Le Fer oxidé en a un autre, celui
de donner avec l’acide prussique une couleur d un beau
bleu. En rapprochant un minerai de Fer quelconque
de l’état métallique, on le met dans le cas de manifester
la première propriété. Pour y parvenir, on doit le faire
griller graduellement dans la petite cuiller de platine
du nécessaire minéralogique , et le chauffer ensuite
fortement avec le chalumeau sur un charbon en 1 imbibant
de graisse. Le globule que l’on obtient acquiert alors
la propriété magnétique. Comme cette propriété appartient
également au cobalt et au nickel s’il restoit apres
cette épreuve quelque doute, on peut faire dissoudre le
globule obtenu dans l’acide muriatique, et précipiter
cette dissolution avec du prussiaie de potasse, on aura
un précipité d’un beau bleu.
Ces deux épreuves simples , faciles a faire pai-tout
avec des réactifs qu’un minéralogiste doit toujours avoir,
établissent un caractère commun, un vrai caractère
générique pour toutes les espèces de minerai de Fer.
Le Fer métallique et pur est gris, avec une nuance
de bleuâtre ; sa texture est grenue ou un peu lamelleuse ;
il est dur quoique malléable , et le plus tenace des 1
1 Maks des alchunisto.
P E R N A T I 'F . l 4 5
métaux après l’or ; il se dissout dans tous les acides ;
s’oxide par l’eau et l’air : la poussière rougeâtre qui le
recouvre; et que l’on nomme rouillé jest un de ses oxides.
Il brûle même avec une lumière et des étincelles très-
brillantes lorsqu’il est élevé à une haute température.
Ses oxides communiquent au verre des couleurs trop
variées pour qu’on puisse tirer de cette propriété un
caractère distinctif. Ces couleurs sont le noir, le brun, le
vert-bouteille, le rouge vif, le jaune sale, &c. Sa pesanteur
spécifique peut être exprimée par le nombre 7,78.
Le Fer a , comme l’on sait, la vertu magnétique à
un degré très-sensible , et peut acquérir le magnétisme
polaire par plusieurs moyens. Le moyen le plus sûr et le
plus direct, consiste, à frotter toujours dans le même sens
un morceau de Fer contre un minerai de Fer oxidulé
aimaulaire. Le Fer aimanté par ce moyen peut à son
tour communiquer sa propriété magnétique à d’autres
morceaux du meme métal; loin de perdre sa force par
celte communication, i l en acquiert souvent une plus
puissante. <
Les barres, de Fer qui restent long-temps dans une
situation verticale, ou voisine de cette position, deviennent
magnétiques. Le pôle boréal est toujours à leur
extrémité inférieure.
L ’électricité naturelle ou artificielle, la percussion ou
le frottement régulier , communiquent au Fer la vertu
magnétique.. La terre enfin a sur le Fer aimanté une
action.remarquable et particulière, dont la connoissance
tient plus essentiellement à la physique et à la géologie
qu’à la minéralogie.
Tels sont les caractères des minerais de Fer et ceux
du Fer métallique. Nous reviendrons, dans l’Histoire
métallurgique du F e r , sur les nombreuses propriétés
de ce métal important.