élévation au-dessus du sol du fourneau et à son inclinaison
, est d’une grande importance dans les travaux
mélallurgiques l. Elle n’influe pas seulement sur la perfection
de l’opération qu’on se propose, mais elle change
quelquefois entièrement les produits, comme on le verra
dans plusieurs occasions, et sur-tout à Farlicle de la
fabrication de l’acier naturel.
Les machines soufflantes ne sont donc pas toujours
de simples auxiliaires de la bouche du fourneau, l’air
qu’elles versent agit aussi sur les matières soumises a
l’action du feu ; elles sont même quelquefois entièrement
dépendantes du laboratoire, et n’ont plus aucune
action sur le foyer, comme nous le verrons en traitant
de l ’affinage de l’argent et de celui du cuivre.
Nous venons d’exposer les principaux objets qu il
est nécessaire de connoître pour comprendre les traite-
mens mélallurgiques qu’on fait subir aux divers minerais.
Nous allons parler, et toujours succinctement, de
ces travaux particuliers, en les présentant dans Tordre
qui nous paroît le plus propre à rapprocher ceux qui
se lient naturellement.
Ç. I. Préparation chimique du minerai.
L ’e sp è c e de préparation qu’on doit faire subir an
minerai après celle que nous avons nommée préparation
mécanique , est d’une nature entièrement différente
dô celle-ci, et peut être même considérée comme
faisant partie des travaux préliminaires de la métallurgie.
L ’objet de ces préparations est de disposer le minerai
aux combinaisons chimiques qu’il doit éprouver dans
son traitement métallurgique. On y parvient en le
1 L’espèce de cône creux , et plus ou moins alongé, que le vent
de la tuyère forme dans les scouts, en les agglutinant, porte en
métallurgie le nom de ne{.
P R E P A R . C IU M . G R I L L A G E . 3 2 7
grillant, c’est-à-dire en l’exposant à une chaleur lente
et incapable de le faire fondre.
L ’action- du grillage est différente, selon les especes G.«*«*
de minerais qui y sont soumises. Ses principaux effets
sont, i°. de volatiliser le soufre, l’arsémc , et toutes les
parties volatiles qui peuvent être chassées par ce moyen ;
20. d’oxider certains minerais, et de les disposer a se
combiner avec les acides ; 3°. d’en rendre d’autres plus
fragiles et plus propres à se combiner avec l’air ou avec
les autres agens qui .doivent les modifier.
Il y a certains minerais qu’il suffit de griller une fois ;
mais il y en a d’autres, tels que les minerais de cuivre,
qu’il faut griller jusqu’à quatorze ou quinze fois et même
plus. Un grillage long-temps continué, ne produirait
pas le même effet que ces grillages réitérés, parce qu on
fond ordinairement le minerai avant de le griller de
nouveau ; on répartit par ce moyen le soufre plus également.
Nous réduirons les méthodes de griller a trais sortes
principales, le grillage en tas, le grillage encaissé, et le
grillage dans des fourneaux. ^
1. Lorsque le minerai est peu riche, .lorsqu il ren- ^Grillageen
ferme beaucoup de soufre ou de bitume, lorsqu’on ne
craint pas d’en griller^ de grandes quantités à-la-fois,
on en forme des pyramides quadrangulaires tronquées
( pl. *3, fig. t ) , q«i en contiennent quelquefois
plusieurs milliers de quintaux. Les couches inférieures
de ces pyramides sont composées de plusieurs
lits de bois (a b ) ; le reste est entièrement composé de
minerai. On a soin de placer vers le centre les morceaux
les plus gras, et de mettre vers la surface le minerai le
plus fin, qu’on bal bien, et qu’on mêle quelquefois avec
de la terre. On pratique dans le milieu un canal perpendiculaire
(c, d), par où on jette le feu qui doit enflammer
les lits inférieurs de bois. Le soufre ou le bitume sont volatilisés
par la chaleur du combustible, et lorsque celui-ci a
été entièrement consumé, le grillage continue, à l’aids