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sulfure de fer mêlé de divers métaux ; il renferme tout
l ’Argent qui étoit disséminé dans le minerai. C’est une
première concentration de l’Argent ; elle doit être portée
plus loin. Il ne faut cependant pas que les matles soient
trop riches en Argent, parce qu’il resterait une trop
grande quantité de ce métal dans les scories, qui, étant
réfractaires, sont ordinairement rejetées.
On grille plusieurs fois les mattes crues pour en dégagep
le soufre ; on y ajoute d’autre minerai, et on les fond
une seconde fois. Les nouvelles mattes que l’on obtient,
deviennent par-là plus riches que les premières.
On fond ordinairement une troisième fois ces secondes
mattes avec du plomb et du minerai plus riche ; on
ajoute au mélange quelques fondans terreux pour remplacer
le soufre qui servoit de fondant dans les premières
opérations , et qui a été chassé en grande partie par
les grillages ; on commence alors à obtenir le plomb
d’oe uvre, c’est-à-dire le plomb argentifère ; mais qn
retire encore de cette troisième fonte des mattes de
plomb , qu’on est obligé de griller et de refondre avec
du plomb.
Les opérations par lesquelles on fait passer le minerai
riche, sont bien moins nombreuses, qupiqu’assez semblables
aux précédentes. On ne le fond point primitivement
avec des pyrites , mais qn le mêle avec des
mattes obtenues du minerai pauvre on y ajoute de»
scories, dq plomb et un fondant terreux. On obtient,
dès la première fonte, un plomb d’oeuvre très-riche en
Argent.
Les pyrites qu’on ajoute clans les fontes crues, contiennent
quelquefois du cuivre ; elles produisent alors
vers la fin de l’opération quelques malles de cuivre
argentifère- C’est plutôt un inconvénient qu’un avantage
; o.n ne peut séparer l’Argent de ces mattes de enivre
argentifère, peu riches , que par des opérations longues
et chères, qu’il est avantageux d’éviter ; il faut donc
ne choisir, autant qu’il est possible, que des pyrites
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ferrugineuses, et mellre à part celles qui contiennent
une quantité notable de cuivre pour les fondre séparément.
On ne doit ajouter aux fontes crues, que les
pyrites cuivreuses qui contiennent de l’Argent.
Les usages de l’Argent sont peu varies. On sait qn il UsagH-
sert de monnoie chez tous les peuples civilises. Comme
il n’est oxidable ni par l’air, ni par le feu, on peut en
faire sans crainte toutes sortes de vases ; mais on ne
doit pas y laisser séjourner d’alimens, à cause du cuivre
qu’on ajoute à l’Argent pour lui donner plus de fermeté,
el sur-tout à cause de celui qui entre dans la composition
des soudures. L ’Argent se réduit par le battage
en feuillets extrêmement minces, qu’on applique sulles
difl'érens corps que l’on veut argenter.
Ce métal ne donne à la pharmacie d’autre produit
que le nitrate d’Argent fondu, qu’on nomme pierr»
infernale ; elle sert à dissoudre les chairs mortes.
Pour évaluer le titre d’une masse quelconque d’A r gent
, c’est-à-dire son degré de pureté, on la suppose
divisée en mille parties, qu’on appelle millièmes. Si
celte masse ne contient aucun métal étranger, on dit
qu’elle est à 1000 millièmes de fin ; mais si sur ces mille
parties elle renferme ou 0,007, ou o,o35, ou toute autre
proportion d’alliage, on dit alors qu’elle n ’est qu’à 0,998
ou à o,g65, &c. 1 de f in , c’est-à-dire qu’elle a gg3 01?
g65 millièmes d’Argent pur ou fin.
C. IV. Traitement métallurgique el usages de VOr.
L es mines d’Or présentent de si grandes différence*
dans leur richesse, qu’il est nécessaire de suivre dan»
leur traitement métallurgique des procédés différons. Les
* Dans l’ancien système de mesure , on snpposoit une masse quelconque
d’Argent divisée en douze parties , nommées deniers , et
Chaque denier subdivisé en vingt-quatre parties, appelées grains.