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qui en coniiennent, l ’eau de cristallisation du Fer spa-*
thique, &c.
On laisse souvent ce dernier minerai long-temps
expose à 1 air, avant et mieux encore après le grillage.
Il devient alors plus fusible. M. Descostils ayant observé
que la magnésie est la terre qui rend réfractaires les
minerais de Fer spatbique, pense qu’une longue exposition
à 1 air et à l’eau, les débarrasse de cette terre,
tantôt parce que Feau enlève le sulfate de magnésie
qui s est forme dans le grillage au moyen du soufre des
pyrites; tantôt parce que l’eau entraîne peu à peu 1©
carbonate de magnésie. Dans ce dernier cas , il faut
que 1 exposition a l’air dure un très-grand nombre
d’années.
Les minerais de Fer ne renfermant pas , comme les
sulfures métalliques,une matière combustible au moyen
de laquelle le grillage puisse se continuer, on est
obligé de les disposer en couches alternatives avec du
bois ou de la houille, et de les placer dans des fours
carres ou en cônes renverses, semblables à ceux dans
lesquels on cuit la chaux.
Les minerais de Fer en roche n’ont cependant pas
toujours besoin d’être grillés; le Fer spalhique de Klein--
bocjen en Tyrol , et celui d’E ïsen-Ertz en Styrie>
peuvent se passer du grillage. On peut également négliger
celle operation préliminaire pour la plupart des
minerais destinés à être fondus dans des hauts four-,
maux de dix a douze mètres de hauteur. Le temps
qu’ils mettent à descendre de l’ouverture supérieure
du fourneau (du gueulard ) , jusqu’à son fond, leur
tient heu d’un grillage particulier. Tous les minerais de
Fer prennent, pai cette operation, une couleur brun-
rouge qu’ils n’avoienl point auparavant, et tous ceux
qui n agissoient pas sur 1 aiguille aimantée, acquièrent
par-là cette propriété.
Les minerais de Fer qui ont subi ces opération»
préliminaires, sont disposés à être fondus.
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Les fourneaux généralement employés pour fondre,^Hnutfour,
en grand les mines de fer, ont une forme particulière, e tDea '
portent le nom de hauts fourneaux (p l. i6, fig- a, I, II,
III ), parce qu’en effet ils sont tous beaucoup plus hauts
que larges : quelques-uns ont quatorze mètres de hauteur,
et ressemblent à des puits élargis dans leur milieu :
la forme des différentes parties de ces fourneaux et leuis
dimensions respectives, sont de la plus grande importance
pour le succès des fontes qu on y fait. La figure
que nous donnons indique les dimensions qui sont
regardées comme les meilleures.
Les diverses parties qui composent ces fourneaux
sont fort nombreuses. On ne parlera ici que des principales
.
Les hauts fourneaux devant avoir une grande solidité,
sont élevés sur des pilotis ou sur une double grille
de charpente (FI) qui en est la fondation. Leurs murailles,
ordinairement très-épaisses , sont percees de
canaux (a a) pour l’évaporation de l’humidité. Cette
épaisseur peut être diminuée, si on veut armer en Fer
l’extérieur de ces fourneaux.
Le foyer et le laboratoire sont renfermés et comme
confondus dans la même cavité. Il n’y a pas de cheminée
proprement dite. La cavité moyenne (L) du fourneau
a généralement la forme ou de deux cônes tronqués
apposés base à base, ou d’un ellipsoïde : elle porte
particulièrement le nom de cuve. Elle se termine inférieurement
par une cavité , tantôt à-peu-près cylindrique
ou un peu conique, que l’on nomme le creuset,
et tantôt prismatique. C est dans cette cavité que doit
se réunir le métal fondu. On y remarque trois sortes
d’ouvertures; une (o) ou plusieurs, par lesquelles s’introduit
l’air destiné à exciter le feu ; une autre {mi ) ,
percée vers le bord supérieur du creuset, et par où
doivent sortir les laitiers ou scories en s’écoulant sur
une plaque de fonte inclinée, nommée la dame (*»);
une troisième (p ) , qui est pratiquée au fond mêhie du