Il est tellement combustible qu’il prend fell par la
seule présence d’un corps enflammé que l’on tient pré»
de lui, sans cependant le toucher. Il répand en brû-
lant , une flamme bleuâtre et une fumée très-épaisse;
il ne laisse aucun résidu.
Oîsmbmm. Le Naphte est le plus rare des Bitumes: on ne le neux et usa- . . . J 7 I««. trouve presque jamais dans la nature, à l’état de pureté
que nous lui avons supposée ; il est même très-difficile
de 1 avoir parfaitement, exempt de l’huile essentielle de
terebenlhine qu on y mêle dans le commerce. On prétend
qu il est assez commun en Perse, sur les bords delà
mer Caspienne, près de Bakou , dans la presqu’île
d’Apcheronn ; les environs de ce lieu sont calcaires, et
le sol qui donne le Naphte, est marneux et sablonneux.,
Il s en dégagé perpétuellement des vapeurs très-odorantes
et très-inflammables; les gens du pays les allument
et se servent de ce feu naturel pour cuire leurs alimens
.en le concentrant et le dirigeant au moyen de tuyaux
de terre ; ils l’employent aussi à cuire de la chaux, ce qui
doit faire supposer qu’il a beaucoup d’activité.
On creuse, à 600 mètres environ de cès feux perpétuels,
des puits de 10 mètres de profondeur au fond
desquels se rassemble le Naphte qui nest pas parfaitement,
limpide , mais d’une couleur ambrée. On le
distille pour en extraire le Naphte pur employé en
médecine. Les Persans se servent du résidu noir pour
le brûler au lieu d’huile , dans leurs lampes ; ce Naphte
et le pétrole qui l’accompagne, forment un revenu de
aoo.ooo fr. pour le Khan de Bakou.
On trouve aussi du Naphte en Calabre, •— sur Je mont
Zibio , près de Modèrte, — en Sicile , — en Amérique,
&c. ; mais il faut observer que les voyageurs le
confondent souvent avec la variété suivante.
Il sert aussi dans l’Inde , â faire du vernis. Kempfer
rappelle g»’»» t'ajoute au vernis composé d’huile de
Un et de sandaraque, et qu’on fait fortement mousser
ce mélange avant, de l’appliquer.
Quoique Je Naphte pur soit le plus rare des Bitumes,
on cite cependant des sources qui en produisent une
assez grande quantité, il exisloit dans le quinzième
siècle, à Waldsbrunn , département de la Moselle,
une source dont les eaux éloierit recouvertes de pétrole
blanc ( c’est le Naphte); elles étoienl recueillies
dans un bassin situé dans la cour du château de Bilsche.
( Hbron. )
On a découvert en 1802 , près du village d’Amiano ,
dans l’état de Parme , et sur les confins de la Ligurie,
une source de Naphte jaune de topaze, brûlant facilement,
sans laisser de résidu, et pesant o,83. Cette
source nouvelle est assez abondante pour fournir là
quantité de Naphte nécessaire à l’illumination de la
ville de Gênes. Pour employer le Naphte à cet usage,
il faut avoir soin que le réservoir qui le contient soit
exactement fermé et suffisamment éloigné de la flamme ;
sans cette précaution, ce bitume volatil et très-inflammable,
s’alluméroit entièrement. ( P oggi. )
Le Napble étoit employé autrefois comme vermifuge.
2. Bitume Pétrole h Cette variété , très^voisine de
la précédente, paroît même n’en être qu’une altération.
Le Pétrole est liquide, mais moins que le naphte, et
souvent d’une consistance huileuse et onctueuse au loucher
; il est d’un brun noirâtre presque opaque et quelquefois
même d’un brun rougeâtre ; son odeur bitumineuse
est forte et Irès-lenace. 11 est plus léger que l’eau,
mais sa pesanteur spécifique va jusqu’à o,854.
Il est très-combustible , répandant dans sa combustion
une fumée noire fort épaisse ; il laisse un peu de
résidu.
Lorsqu’on abandonne du naphte au contact de l’air
et de la lumière, il brunit, s’épaissit et semble passer
à l’état de Pétrole ; lorsqu’on distille du Pétrole, on eu 1
1 Bitume liquide b ton ou uoiiâtre. RauY. — Gemtincr erdoci.
îe Pétiole. B ko ch.