durele du roc ou son peu de consistance, l’abondanCa
des eaux et le défaut d’air respirable.
du Pour percer le sol, on emploie, selon sa dureté, diffé-
rens moyens; si c’est une terre meuble et ébouleuse, la
pioche ordinaire et la pelle suffisent ; si le roc est composé
de grosses masses qui se détachent facilement par
des fissures naturelles, le pic et les leviers sont les ins-
trumens dont on fait usage ; mais si le roc est solide
et compacte, on se sert de la pointrolle et du tirage
à la poudre. La pointrolle ou marteau pointu (p l. g ,
fig. 3, A ) , est un petit marteau à pointe courte d’un
côté et à tête plate de l’autre. Le mineur tient ce marteau
d’une main, et il en appuyé la pointe sur le rocher
qu’il veut attaquer, tandis qu’il frappe de l’autre main
sur la tête plate avec un maillet de fer (M) qui pèse
environ a kilogr. On pratique des rainures dans le roc
avec la pointrolle, et on détache avec des coins les
massés de rocher que l’on a cernées par ce moyen. Il faut
plus d’adresse et d’intelligence que de force pour 88
servir avantageusement de cet instrument.
Lorsque le roc est très-dur ou très-compacte, on se
sert très-avantageusement de la poudre pour en détacher
de fort gros fragmens. On commence par dégager au
moins une face de l’espèce de paralléüpipède que l’qn
veut détacher du roc dans lequel on creuse ; on pej^ce
alors dans le roc un trou cylindrique de 3 à 4 décimètres
\ de profondeur sur 2 à 3 centimètres de diamètre;
on place ce trou de manière à ce qu’il soit à-peu-près
parallèle à la face libre du bloc que l’on veut faire sauter,
et à 2 ou 3 décimètres de distance de celte face, selon-,
la nature du rocher. On se sert pour percer ce trou
d’espèces de foret en fer aciéré à leur extrémité, et qu’orr
nomme fleuret. Ils sont ordinairement terminés en
forme de ciseau à coupant très-émoussé. Lejnineur
tient le fleuret d’une main et l’enfonce dans lélrocher, '
en le tournant peu à peu, tandis qu’il frappe dessus, et de
' E X T R A C T I O N DU M I N E R A I . s 8 ( )
"autre main avec un maillet de fer. Les premiers fleurets
qu’il emploie sont courts ; les derniers sont plus longs
et un peu moins gros. Il retire avec une petite racle la
poussière qui se forme à mesure que le trou devient plus
profond. Lorsque le trou est fait et nettoyé, et que les
cavités latérales qu’on rencontre quelquefois dans le roc
ont été bouchées avec de l’argile, le mineur y place le
patron ou la cartouche renfermant six à douze décagr.
de poudre. Il pique cette cartouche avec une longue
aiguille de cuivre, que l’on nomme épinglette, et qu’il
laisse dans le trou, tandis qu’il le remplit avec de l’argile
bien tassée; alors il retire l’épinglette, qui a formé un
canal, dans lequel le mineur introduit une baguette de
feuilles de canne froitée d’une pâte de poudre. Il applique
â l’extrémité de cette baguette une mèche soufrée qu’il
allume ; elle brûle avec assez de lenteur pour donner
au mineur le temps de se retirer. Le coup part, et
détache une grande masse de rocher, si le trou a été
placé et dirigé convenablement.
M. Jessop a proposé dernièrement de ne point bourrer
la poudre, mais de remplir le trou de sable fin. On
assure qu’avec moitié moins de poudre , on produit un
effet au moins égal, que le, travail est plus prompt, et
qu’on n’a pas à craindre l’explosion, qui a lieu quelquefois
pendant qu’on bourre. On obtient un pareil résultat
en laissant un espace vuide entre la bourre et la poudre.
\Jentaille du roc avec la poudre est de beaucoup préférable
à celle qu’on fait avec la pointrolle, puisqu’elle
coûte moitié moins cher. On ne se sert donc de la pointrolle
que dans les cas où on ne peut employer la poudre ;
savoir : i °. lorsque le minerai qu’on veut détacher est précieux
; 2°. lorsque le rocher est caverneux, ce qui rend
l ’effet de la poudre presque nul; 3°. enfin lorsqu’on a lieu
de craindre que l’ébranlement causé par l’explosion, ne
produise dans des mines peu solides des éboulemens
nuisibles.
Au reste, soit qu’on employé la pointrolle ou la poudre
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