On remarque que les mines d’Amérique versent en
Europe trois fois et demi plus d’Or et douze fois plus
d’argent que toutes celles de l’ancien conlinent. On
voit aussi que la quantité d’argent est à celle de l’Or
dans le rapport de 5a à i ; rapport très-différent de
celui qui existe réellement dans la valeur de ces deux
métaux, et qui est en Europe de i à i 5. Cette différence
tient à plusieurs causes qui ne peuvent être développées
ici. Nous dirons seulement que l’Or étant, par sa rareté
et par son prix, beaucoup moins employé que l’argent,
les demandes que l’on en fait sont aussi beaucoup moins
nombreuses, et cette cause suffit pour mettre son prix
fort au-dessous de celui qu’il devroit avoir s’il suivoit le
rapport de sa quantité, comparée à celle de l’argent ; c’est
pour une raison analogue, que le bismuth, l’étain, &c.,
quoique beaucoup plus rares que l’argent, sont cependant
d’un prix très-inférieur à celui de ce métal.
Avant la découverte de l ’Amérique, la valeur de l’Or
n’étoit pas si éloignée de celle de l’argent, parce que depuis
la découverte de ce conlinent l’argent a été répandu
en Europe, comme on vient de le voir, dans une proportion
beaucoup plus forte que l ’Or. En Asie, ce rapport
n’est encore actuellement que de i à 11 ou 12 ; ce
qui prouve que dans ce pays le produit des mines d’Or
n’est pas autant au-dessous de celui des mines d’argent
que dans le reste du globe.
V . Traitement métallurgique et usages du Cuivre.
Nous ne devons parler ici que des mines de Cuivre
qui sont exploitées particulièrement pour ce métal ; e t,
parmi celles-ci, nous ne traiterons que des minerais de
Cuivre sulfuré ; les autres, à l’exception du Cuivre
bitumineux , n’étant presque jamais exploités seuls.
Grillage. On grille le Cuivre bitumineux sablonneux ou schisteux,
pour le rendre plus friable., et pour lui faire
perdre une partie du soufre qu’il contient. Ces grillages
se font en plein air 5 le carbone bitumineux que contient
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ce minerai sert, en grande partie , a entretenir ce
grillage.
La plupart des autres minerais de Cuivre demandent
également à être soumis à un grand nombre de grillages
avant d’être fondus en malles. Le nombre de ces
grillages varie depuis six jusqu’à trente, selon la qualité
du minerai et le mode de grillage employé. ^
Tantôt on grille ces minerais en petite quantité, c’est-
à-dire environ quatre cents quintaux a la fois, sui des
aires ou places de grillage, entourées de trois murailles
et recouvertes d’un hangar. On est oblige à chaque
grillage d’augmenter la quantité du combustible qui
sert à l’opération, et on en fait trois a quatre de suite
avant de procéder à la fonte.
Dans d’autres cas , on dispose le minerai en pyramide,
selon le procédé que nous avons décrit au §. I.
On peut opérer alors sur cinq mille quintaux de minerai.
Le grillage étant plus complet, on peut fondre
le minerai en matte immédiatement apres.
Le minerai grillé est fondu en matte dans un fourneau
courbe. On obtient, dans le bassin de îeception,
un Cuivre sulfuré ferrugineux fondu , brun et fragile,
qui diffère du minerai, parce qu’il contient moins de
soufre.
Dans quelques mines, comme a Brixlegg en Ty ro l,
à Garpenherg , on fond le minerai çrud, c est-a-dire
sans qu’il ait été préalablement grillé. Cette manière de
le traiter se nomme fonte crue.
Les mattes qui proviennent de l’une ou de l’autre de
ces fontes, sont concassées et grillées de nouveau et
de la même manière que le minerai : mais les grillages
qu’on leur fait subir sont toujours plus multipliés que
ceux* auxquels on soumet le minerai, et vont quelquefois
jusqu’à huit et douze feux.
Il est avantageux , suivant Deborn, de fondre plusieurs
fois les mattes dans le cours de leurs grillages. Cette
opération rapproche les parties, débarrasse les mattes
II.
Poato