par conséquent loin des montagnes primitives, et après
avoir traverse un lac où son cours est ralenti, et dans
lequel tout ce qu il anroit pu amener des montagnes supérieures
se seroit nécessairementdéposé. (£. Boitsi.) LeRhin
donne plus d Or vers Strasbourg que près de Bâle, qui
est cependant beaucoup plus voisin des montagnes, &c.
Les sables du Danube ne contiennent pas une paillette
® tant que ce fleuve coule dans un pays de montagne,
c est-a-dire depuis les frontières de l’évêché de
Passaw jusqu à Efferding, et quelle que soit la largeur
des vallées qu il arrose et la lenteur de son cours ; mais
ses sables deviennent aurifères dans les plaines au-dessous
d’Efferding. Il en est de même de l’Ems ; les sables
de la partie supérieure de cette rivière qui traverse les
montagnes de la Styrie, ne renferment point d’Or; mais
depuis son entree dans la plaine à Steyer jusqu’à son
embouchure dans le Danube, ses sables deviennent
aurifères, et sont même assez riches pour être lavés avec
avantage. (C h . P loter.)
La plupart des sables aurifères, en Europe, en Asie,
en Afrique, en Amérique, sont noirs ou rouges, et
par conséquent ferrugineux ; ce gissement de FOr d’al-
luvion est remarquable. M. Napione suppose , avec
quelque vraisemblance, que FOr de ces lerreins fer—
rugineux est du a la décomposition des pyrites aurifères.
Réaumur a observe que le sable qui accompagne
plus immédiatement les paillettes d’Or dans la plupart
des rivières, et notamment dans le Rhône et le Rhin,
est composé , comme celui de Ceylan et celui d’E x -
pailly, de fer oxiduié noir et de petits grains de rubis,
de corrindon , d’hyacinthe, &x\ On y a reconnu depuis *
du titane.
Enfin on croit avoir remarqué que FOr des terrerns
de transport est plus pur que celui des roches.
Aucune observation précise n’a encore prouvé qu’on
ait trouvé de FOr dans les lerreins volcaniques. M. Breis-
lack admet cependant ce gissement de l’Or ; il s’appuya
sut ce que les anciens croyoient qu’il y avoit eu dans
l’île d’ischia des mines d’Or que les tremfalemens de
terre avoient fait abandonner. M. Hacquet et lui regardent
le terrein où s’exploite la mine de Nagyac
comme le cratère d’un volcan éteint.
Telles sont les généralités relatives au gissement de Prîncipaïw
FOr. Les faits particuliers que nous allons rapporter en
traitant des principales mines de ce métal, serviront de
preuves à ces généralités et leur donneront de plus
grands développemens.
L ’Espagne possédoit autrefois des mines d’Or. La Evrops.
province des Asturies éloit celle qui en fournissoit le EspogM,
plus abondamment ; ce métal s’y montroit en. filons réguliers.
Au rapport de Diodore de Sicile, ces mines furent
exploitées par les Phéniciens ; elles le furent ensuite par
les Romains, qui en tirèrent, suivant Pline, de grands
profits ; mais la richesse des mines de l ’Amérique a fait
négliger et abandonner totalement celles d’Espagne. Le
Tage et quelques autres fleuves de ce pays roulent des
paillettes d’Or.
Il n’y a point de mine d’Or exploitée en France. On Fmmx,
a découvert en 1781, à la Gardette, vallée d’Oysans,
département de l’Isère, un filon de quartz bien réglé,
traversant une montagne de gneisse, et renfermant du fer
sulfuré aurifère et de jolis morceaux d’Or natif; mais ce
filon étoit trop pauvre pour payer les frais d’exploitation.
Un grand nombre de rivières contiennent de FOr
dans leur sable ; telles sont l’A rriège, aux environs de
Mirepoix ; le Gardon et la Cèze, dans les Cévennes;
le Rhône , depuis l’embouchure de l’Arve jusqu’à cinq
lieues au-dessous; le Rhin, près Strasbourg, notamment
entre le Fort-Louis et Guermesheim ; le Salat, près de
Saint-Giron , dans les Pyrénées; la Garonne, près de
Toulouse ; l’PIérault, près de Montpellier. On assure
que la plupart des sables noirs et des morceaux de fer
limoneux qu’on trouve aux environs de Paris contiennent
un peu d’Or.