On a deux moyens de juger de la pureté de l'Or. Le-
premier est un moyen d’approximation, qui ne peut
etre employé que lorsqu’on a une grande expérience de
son usage. Il consiste à frotter le bijou d’Or qu’on veut
essayer, sur une pierre brune, et mieux encore, noire,
qui soit dure, a grain très-fin , sans être luisante, et qui
soit inattaquable par l’acide nitrique. On se sert ordinairement
d une corneenne * 1 Il particulière, à laquelle on
a donne le nom de lydienne, et que l’on nomme vulgairement
pierre de touche. L ’Or laisse sur cette pierre
y ne trace très - visible , que l’on doit examiner avec
attention. On passe sur cette trace de l’acide nitrique
Ires-pur, qui dissout sur-le-champ les métaux alliés à
1 Or. On examine de nouveau la trace qui est d’autaut
plus effacée, que l’Or essayé est moins pur.
L autre procédé, parfaitement exact, ne peut être rapporté
ici ; il est entièrement chimique. C’est le départ exécute
en petit et avec toutes les précautions convenables.
Nous ne pouvons faire connoîlre ici toutes les formes
que 1 on donne a 1 Or dans les arts, ni toutes les manières
de 1 employer. Nous nous bornerons à citer les principales.
L ’Or en masse sert à faire des bijoux. Comme il est
tellement ductile, que ces objets, toujours fort minces,
n auroient aucune solidité, on est obligé de l’allier avec
une certaine quantité de cuivre. L ’Or allié avec l’argent,
prend une couleur d’un vert pâle.
L Or est fort recherché en raison de son éclat et de
parties, appelées carat (*), et chaque carat étoit subdivisé en trente-
deux parties. De 1 Or a 24 carats , étoit de l’Or parfaitement pur; de-
1 Or à 2» carats j j , étoit de l’Or qui contenoit une partie et d’alliage
, &c.
Il paro it, comme nous l’avons dit à l’article de la corneenne
lydienne, tome I , page 551, que plusieurs espèces de pierres peuvent
également servir de pierres de touche. On en a fait maintenant d'artificielles
au Val sous Meudon ; c’est une sorte de pâte noire Dès-dure
et à grain fm.
(’} Vriyez à l’article du diamant l’étymologie de ce nom.
O R. M o
*on inaltérabilité, mais son prix élevé ayant obligé à
l’économiser, on a trouvé moyen de l’appliquer en
couches extrêmement minces sur presque tous les corps,
ce qui constitue 1 art de la dorure.
On peut établir trois divisions dans cet a rt, en raison
des principes que l’on suit dans 1 application de 1 Or.
x, L ’Or s’applique sur le bois, sur le carton , sur le
cuir, ou sur tout autre corps qui ne peut éprouver 1 action
du feu, au moyen d’un mordant, qui est tantôt une
huile grasse et siccative, tantôt une colle animale. On
emploie dans ce cas de l’Or réduit par le battage en
feuilles extrêmement minces.
2. La dorure sur porcelaine, faïence, verre , email,
et sur tout autre corps semblable, se fait avec de 1 Or
réduit en poudre extrêmement fine. On amène l’Or à
cet état, ou bien en broyant sur une glace des feuilles
très-minces de ce métal, que l’on divise au moyen du
miel, de la gomme, ou de tout autre mucilage ; ou bien
en précipitant avec du sulfate de fer vert une dissolution
nitro-muriatique d’Or. Cet Or extrêmement divisé est
employé au pinceau. On n’y ajoute aucun fondant, si
la couverte vitreuse des corps sur lesquels on l’applique
se ramollit par le feu qu’on lui donne pour le fixer ;
mais si celte couverte, comme celle de la porcelaine, est
trop dure, on ajoute à l’Or en poudre, du borax ou de
l’oxide de bismuth, qui lui servent de fondant.
3. La dorure sur argent ou sur cuivre est fondée sur
des principes tout-à-fait différens. L ’Or est appliqué sur
ces métaux, au moyen du mercure. On fait dissoudre
de l’Or dans le mercure, jusqu’à ce que ce métal en
soit saturé ; on avive, par diverses opérations ,1a surface
ffu cuivre ou de l’argent : on étend l’amalgame avec
unebrosse sur la surface à dorer, et on porte la pièce
au feu. Le mercure se volatilise et l’or reste. On nomme
Or moulu cette espèce de dorure : on dore aussi sur les
métaux , au moyen de feuilles d’or qu’on applique avec
le bruuissoir sur leur surface nouvellement avivée.
Dorme.