nécessaire pour le passage des cliariols , on pratique
quelquefois sur leur plancher une rainure dans laquelle
glisse une pointe fixée au-dessous des chariots. Celte
pointe, nommée clou de conduite, maintient le chariot
dans sa direction, et l’empêche de heurter les boisages ;
mais ce procédé augmente beaucoup les frollemens et
par conséquent le tirage.
Dans les grandes mines , comme celles de houille et
de sel, on introduit quelquefois des chevaux pour le
tirage des chariots ; dans d’autres, comme dans celles
de W orsley, comté de Lancastre, on établit des canaux
souterrains, sur lesquels on transporte le minerai en
nacelle. On a proposé aussi de charrier le minerai, au
moyen des mêmes machines qui servent à l’élever.
Il ne reste plus maintenant qu’à élever le minerai par
les puits, quand les mines ne se terminent pas au jour
par des galeries.
Lorsque les travaux d’une mine commencent, qu’ils
sont peu profonds et peu actifs, il suffit de placer sur
le puits un simple treuil, au moyen duquel on élève des
paniers, ou des sacs remplis de minerai ; mais ce moyen
est bientôt insuffisant, et doit être remplacé par des
machines plus puissantes , qu’on nomme machine à
molette ou haritel.
Cette machine ( p l. u , fig. a et 3) est composée d’un
axe vertical ( e f ) , qui porte à sa partie supérieure deux
tambours ( g , h) en bois, ayant chacun la forme d’un
cône tronqué et placé l’un au-dessus de l’autre base
contre hase. Sur chacun de ces tambours s’enroule un
cable ,iqui passe ensuite sur des poulies de renvoi (i, k ) ,
situées au-dessus de l’ouverture du puits (A). A chaque
cable est attachée une grande tonne ou une caisse ( l )
garnie en fer, et qui est destinée à contenir le minerai,
et quelquefois même les eaux de la mine, lorsqu’elles
ne sont pas très-abondantes. Des chevaux attachés aux
leviers de l’axe des tambours les font tourner, et comme
les cables qui soutiennent les caisses sont enroulés en
E X T R A C T I O N D U M I N E R A L 3o3
sens inverse l’un de l’autre, tandis que l’une ( l) monte
dans le puits, l’autre (/') descend. Quand la caisse
pleine commence à monter, le poids élu cable, qui est
entièrement déroulé, la rend beaucoup plus pesante
que lorsqu’elle est voisine de l’ouverture du puits, parce
qu’elle est alors contrebalancée par le poids de tout le
cable de la caisse descendante. C’est pour détruire autant
qu’il est possible celte inégalité dans les résistances à
vaincre qu’on fait les tambours coniques J.
Les chevaux qui font tourner les machines à molettes
sont dressés à s’arrêter au premier signal, et à se retourner
pour faire mouvoir la machine dans un sens contraire
et faire redescendre la caisse qui vient d’être vidée.
Lorsqu’on emploie des tonnes , comme elles sont
très-pesantes, on les suspend par leur milieu, de manière
à pouvoir les renverser par un léger effort. Parvenues au
bord du puits, elles sont arrêtées par un crochet qui les
renverse, et le minerai qu’elles contiennent tombe dans
une grande caisse (ni) placée près de ce bord. On préfère
les caisses aux tonnes, parce qu’on peut les faire glisser
plus facilement dans des coulisses (u>) pratiquées sur les
parois du puits. Arrivées hors du puits, en abaisse sous
elles une traverse. On fait détourner les chevaux, la
corde se lâche et la caisse redescend ; mais retenue par
la traverse, elle fait d’elle-même la bascule et se vide
dans la grande caisse (mi).
Il arrive des circonstances où il est important d’arrêter
la machine sur-le-champ et indépendamment du
secours des chevaux. On adapte pour cet effet aux machines
à molettes une autre machine , que l’on nomme
frein. Ce sont deux longues solives ( p , q , fig. a et 3 )
placées chacune d’un côté du tambour; elles sont garnies
d’une pièce concave qu’embrasse la convexité du tara-
1 II seroit trop éloigné de notre sujet et trop long de développer
ici les raisons de la préférence donnée à cette forme , elles tiennent
d’ailleurs aux premières notions de mécanique.