M E T A L L U R G I E .
d’un seul côté par une niasse, et elle prend le nom de
maquette (D).
La màquette éprouvé un quatrième feu, ou chauffe,
et elle est encore remise sous le martinet ; la masse qui
restoit, disparoît ; la bande ou barre de Fer est forgée,
et peut être livrée au serrurier.
Tel est le procédé général de l’affinage de la fonte ou
de la préparation du Fer. Si ce n’est pas le meilleur,
c’est le plus suivi en France et dans beaucoup de pays.
Nous devons faire connoîlre les principales méthodes
qui en diffèrent, et les améliorations qu’on y a faites.
Méthode II y à dans les Pyrénées , certains minerais de Fer
catalane, mêlés de Fer hématite, tels que ceux du pays
de F o ix , ceux des environs du Canigou , ceux de la
Catalogne, &c., qui sont assez riches et assez faciles à
fondre pour donner immédiatement du fer au fourneau
d’affinage, sans qu'il soit nécessaire de les faire passer
par l’opération du haut fourneau. On appelle méthode
catalane cette manière de traiter les mines de Fer. La
forge catalane est faite comme les autres affineries; mais
1 au lieu de mettre de la fonte dans le creuset, on y place
de la mine , on la fond dans le creuset même, et on en
retire, au bout d’un certain temps, des loupes de Fer,
que l’on étire en barres de Fer par une série d’opérations
semblables à celles que nous venons de décrire.
Cette méthode, qui ne peut être appliquée qu’à certains
minerais de Fer très-fusibles, et qui convient peut-être
exclusivement au Fer spathique à petites facettes, a
l’avantage d’être beaucoup plus économique que celle
du haut fourneau , d’exiger une avance de fonds beaucoup
moins considérable , et de ne point faire craindre
des chances de pertes aussi grandes.
j fp n a g e p a r Dans les pays où le bois est très-rare, comme en
Angleterre, on a cherché à affiner le fer avec de la
houille épurée ; et il paraît qu’on est parvenu à employer
ce combustible cl’une manière satisfaisante, malgré le»
difficultés qu’il y a à surmonter.
P E R.
Les procédés sont très-différens dé ceux que nous
•avons décrits, et sont dus à MM. Cort et Purnell,
anglais. On fait d’abord subir à la fonte une nouvelle
fusion dans des affineries ordinaires, chauffées avec de
la houille épurée ; elle y éprouve un commencement
d’affinage, et passe à l’état de fonte blanche. Cette fonte,
réduite en petites masses, est placée sur l’autel d’un fourneau
à réverbère chauffé avec de la houille naturelle ;
elle fond et bouillonne, et lorsqu’elle est en parfaite
fusion , on remarque à sa surface de petites flammes
bleues qui sont dues à la combustion du carbone. On jette
souvent du sable et des morceaux de houille sur ce bain
de fonte-, afin de faciliter la formation des scories : ou
brasse alors la fonte avec un ringard, ët on réunit en trois
ou sept loupes le Fer, qui se revivifie. On place ces loupes
sous un lourd martinet, qui pèse 5 à 600 kilogr., et on
les cingle. Dans d’autres usines, on opère cette première
épuration du Fer, en passant les loupes entre des cylindres
cannelés qui font suinter les scories qu’elles renferment,
Les cannelures vont en diminuant de profondeur,
et on passe la loupe par chaque cannelure successivement,
en commençant parla plus grande, et finissant
parla plus petite. On reporte les loupes, ainsi cinglées,
dans un fourneau à réverbère plus grand que le premier
; et lorsqu’elles sont rouges, on les passe de nouveau
entre deux cylindres cannelés,qui leur donnent la forme
de barres aplaties.
On les refend en plusieurs barres ou baguettes, dans
un atelier particulier qu’on nomme fenderie. Pour
faire cette opération avec promptitude et économie,
on fait rougir ces bandes, et ou les passe d’abord entre
les cylindres d’un laminoir , qui les amincit et les
aplatit ; on les fait repasser de suite entre d’autres
cylindfes armés de coupans qui s’engrènent l’un dans
l ’autre, et qui séparent la bande de Fer en autant de
barres ou de baguettes qu’il y a de taillans sur ces
cylindres.