être réduite en une poudre égale et fine. On la broyé
d abord grossièrement sous des meules qui roulent verticalement.
On la réduit ensuite en une poudre très-
fine entre deux meules horizontales, et quelquefois on
la blute ou on la tamise à la manière de la farine. La
calamine est alors préparée.
Ces opérations préliminaires terminées, on se propose
de réduire la calamine à l’état métallique, et de
l’allier au cuivre par une seule et même opération.
On la mêle alors très-exactement avec de la poussière
de charbon , et on stratifie cette poudre avec des morceaux
de cuivre rouge , ou , ce qui convient encore
mieux , avec de la grenaille de cuivre : on met le tout
dans de grands creusets d’argile, préparés avec soin.
Les proportions sont généralement pourcent parties de
mélange, o,5o de calamine, 0,20 de charbon, et o,3o
de cuivre rouge.
On place huit de ces creusets dans des fourneaux
circulaires d’une construction particulière. Gensanne
a proposé d’employer un fourneau à réverbère également
circulaire, mats qui a deux laboratoires voûtés
{pl. i5, fig.. 5 ). Le laboratoire supérieur (L') sert à
calciner la calamine , à cuire les creusets et à condenser
l’oxide de Zinc volatilisé pendant l’opération. On place
les creusets qui renferment le mélange dans le laboratoire
inférieur (L).
Lorsque le Zinc', revivifié par le charbon, est uni
avec le cuivre fondu par la même chaleur, le laiton
est fait, et le cuivre a augmenté d’environ 5o p. g. On
réunit le laiton de six ou huit creusets dans un seul,
et on s’apprête à le couler en planches.
Le moule qui doit le recevoir pour lui donner cette
forme, est composé de deux fortes pierres qui sont
ordinairement de granité : l’inférieure est plus grande
que la supérieure. Elles sont écartées l’une de l’autre par
trois bandes de fer qui forment trois des côtés du vide,
où doit se mouler la plaque ou planche de laiton. On
Iule la surface de ces pierres avec une bouillie composée
de (erre, à four et de bouze de vache. Les deux pierres
qui forment le moule sont liées par de forts écrous.
Ce moule, extrêmement pesant, est cependant, mobile
sur un essieu qui permet de le placer horizontalement
ou verlicalement, au moyen d’un treuil. Lorsqu il est
préparé, on l’incline de quinze degrés environ , et on
verse le laiton sur la partie de la pierre inférieure qui
déborde la supérieure, et qui sert comme d’entonnoir
pour conduire le métal fondu dans le vide ménagé
entre les deux pierres. On replace sur-le-champ le
moule horizontalement, on desserre les écrous, et on
enlève la planche de laiton avec précaution. Cette planche
pèse de 40 à 45 kilogrammes.
Les moules de pierres étant rares et chers, on en fait
aussi avec des plaques de fonte à Ochrau en Tyrol.
Telle est la série des principales opérations de la fabrication
du laiton avec la calamine. On emploie aussi
pour faire du laiton l’oxide de Zinc , nommé tuthie,
que l’on recueille dans les cheminées des fourneaux où
l ’on fond le plomb. Mais on croit avoir remarqué que
le laiton qui en résulte est plus blanc, et on attribue
cette imperfection à l’arsenic que contient cet oxide de
Zinc sublimé. On peut faire aussi du laiton avec du Zinc
sulfuré. Ce minerai doit être grillé avec beaucoup de soin
avant d’être employé. On n’emploie alors que parties
égales de l’oxide de Zinc qui en résulte et de cuivre.
Le laiton en planche subit souvent encore d’autres
préparations , avant d’être mis dans le commerce. On
divise'ces planches en les coupant avec des cisailles
mues par l’eau. On les bat sous des martinets pour les
amincir, ou même pour leur donner la forme concave
de la plupart des ouvrages auxquels elles sont destinées.
Dans d’autres cas, on les lamine pour en faire des
feuilles minces d’une égale épaisseur. Enfin, on tire ce
métal à la filière , pour en faire ce que l’on nomme f i l
de laiton. Toutes ces préparations du laiton étant d’un